Le candidat de La France insoumise Davy Rimane à la législative partielle en Guyane, le 19 avril 2017 à Cayenne. / JODY AMIET / AFP

Avec 43,13 % des voix, Lénaïck Adam, est arrivé en tête au premier tour de la législative partielle, dimanche 4 mars, progressant de sept points par rapport à juin 2017. Dans la 2e circonscription de Guyane, le candidat La République en marche (LRM) est en tête à l’ouest, à Mana, à Saint-Laurent et sur le Maroni, fleuve frontière avec le Surinam. Député élu en juin 2017, Lénaïck Adam, 26 ans, avait dû quitter son siège après l’invalidation, le 8 décembre 2017, par le Conseil constitutionnel du second tour (remporté de 56 voix) en raison de l’absence d’assesseurs dans deux bureaux de vote. Soutenu localement par le parti Guyane Rassemblement du président de la collectivité territoriale de Guyane, il avait face à lui sept autres candidats.

« On nous pensait déjà mort, indique Lénaïck Adam au Monde. Mais la population a renouvelé sa confiance dans la jeunesse de ce territoire, et elle a compris que la Guyane devait avoir un député dans la majorité, car on ne peut pas en avoir deux dans l’opposition. » Le second élu est Gabriel Serville, inscrit au groupe Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale. Ce scrutin est révélateur de l’émergence de l’Ouest guyanais, une région à forte croissance démographique, habitée majoritairement de « bushi-nengue », des descendants d’esclaves enfuis des plantations au Surinam au XVIIIe siècle. Diplômé de Sciences Po Paris, directeur d’une société de transport, Lénaïck Adam est issu de l’un de ces peuples, les « djukas ».

« On réduit l’écart »

Avec 35,1 %, Davy Rimane (La France insoumise) passe au second tour, en progression de 15 points par rapport au scrutin de juin. « C’est un résultat encourageant, on réduit l’écart avec Lénaïck Adam », explique le candidat soutenu par LFI, dont le chef de file, Jean-Luc Mélenchon, a fait campagne sur place toute la semaine. Syndicaliste à l’Union des travailleurs guyanais, ancien porte-parole du mouvement social de mars-avril 2017, Davy Rimane se veut un rassembleur des différentes composantes guyanaises. Malgré tout, ce créole originaire de Kourou n’arrive en tête que dans des communes à dominante créole : Kourou, Macouria, Sinnamary et Iracoubo.

A Saint-Laurent-du-Maroni, la première ville de la circonscription, il est nettement distancé par le candidat LRM, malgré le soutien du maire Léon Bertrand, ancien député UMP et ex-ministre du tourisme de Jacques Chirac. Arrivé troisième avec 10 %, David Riché (divers gauche), le président de l’Association des maires de Guyane, n’a pas encore fait d’appel au vote pas plus que José Makebe (près de 5 %), qui a quitté l’UDI, un soutien de Lénaïck Adam, pour se présenter. « Nous allons discuter avec tous ceux qui veulent parler », affirme le candidat LRM. « Pour l’instant, nous allons chercher à mobiliser les abstentionnistes », précise Davy Rimane. Dimanche, près de sept électeurs sur dix ont boudé les urnes.