LES CHOIX DE LA MATINALE

En cette fin de semaine, pourquoi ne pas découvrir l’une des grandes héroïnes vietnamiennes avec le Kim Van Kieu d’Isabelle Genlis au Petit Ney ; revivre l’histoire de l’immigration algérienne avec Rachid Akbal au Grand Parquet ; revisiter l’œuvre de Debussy à la Maison de Radio France ; écouter la voix éraillée du rockeur Graham Parker au Théâtre du Musée Grévin ; suivre un atelier de hip-hop ou de cha-cha au Centre national de la danse à Pantin…

CONTE EN MUSIQUE. Le « Kim Van Kieu » vietnamien au Petit Ney, à Paris

La musicienne Hô Thuy Trang et la conteuse Isabelle Genlis. / WWW.ISABELLEGENLIS.FR

Pour son rendez-vous mensuel consacré au conte, le collectif Contes à croquer en association avec Le Petit Ney, café littéraire associatif parisien, propose un voyage poétique au Vietnam avec le spectacle Kim Van Kieu ou le jeu des dieux, une adaptation par la conteuse Isabelle Genlis et la musicienne Hô Thuy Trang (à la cithare vietnamienne) du célèbre poème composé au début du XIXe siècle par Nguyen Du.

L’intrigue, inspirée d’un roman chinois, met en scène une belle jeune fille, Kieu, aînée d’une famille de lettrés. Elle doit renoncer à son serment d’amour et de fidélité envers son fiancé et devenir courtisane pour sauver l’honneur de son père. Porté par la parole d’Isabelle Genlis et la musique d’Hô Thuy Trang, le récit du destin tragique de l’une des plus grandes héroïnes vietnamiennes se mue en une ode à la femme. Le tout sur fond d’intervention constante des dieux qui tirent les fils des destinées humaines. Cristina Marino

« Kim Van Kieu ou le jeu des dieux », de et avec Isabelle Genlis, accompagnée par Hô Thuy Trang. Le Petit Ney, 10, avenue de la Porte-de-Montmartre, Paris 18e. Tél. : 01-42-62-00-00. Le samedi 10 mars à 21 heures (spectacle précédé par une scène ouverte de 19 h 30 à 20 h 15, possibilité de dîner sur place sur réservation). Durée : 1 h 20. Tarifs : 10 € et 8 € (adhérent) ou 17 € et 14 € pour la formule spectacle et un plat.

RÉCITS DE VIE. Rachid Akbal et l’immigration algérienne au Grand Parquet, à Paris

Rachid Akbal dans sa « Trilogie algérienne ». / CIE LE TEMPS DE VIVRE

De 2003 à 2010, le conteur, comédien et auteur Rachid Akbal a mené un ambitieux projet de création théâtrale : retracer en une trilogie l’histoire de l’immigration algérienne en France, en mêlant contes traditionnels, récits de vie et souvenirs d’enfance. Le résultat : trois spectacles qui peuvent être vus de manière indépendante ou l’un après l’autre.

Ma mère l’Algérie (2003) est un émouvant hommage aux femmes, aux mères et aux histoires transmises de génération en génération, construit autour du personnage central de Kaci, l’enfant-héros de la trilogie, et d’un conte populaire kabyle. Avec Baba la France (2007), c’est à la figure du père que s’intéresse Rachid Akbal : la vie de ce paysan kabyle immigré en France après la guerre d’Algérie est retracée à travers les souvenirs de son fils Kaci. Le dernier volet de la trilogie, Alger Terminal 2 (2010), suit le parcours de l’enfant Kaci devenu adulte, et à son tour père, dans son retour vers l’Algérie.

Le Grand Parquet propose de voir ou revoir les deux premiers volets de cette Trilogie algérienne, soit de façon séparée vendredi 9 mars, soit d’affilée samedi 10. L’occasion de se replonger dans l’histoire souvent tragique des relations entre la France et l’Algérie. C. Mo.

« Ma mère l’Algérie » et « Baba la France », de et avec Rachid Akbal (compagnie Le Temps de vivre). Le Grand Parquet, 35, rue d’Aubervilliers, Paris 18e. Tél. : 01-40-03-72-23. Vendredi 9 mars à 19 heures, samedi 10 mars à 18 heures puis 20 h 30 (possibilité de se restaurer sur place entre les deux spectacles). Tarifs : 10 € et 8 €.

CLASSIQUE. Tout Debussy à la Maison de Radio France, à Paris

Alain Planès / ELISABETH CARECCHIO

Alain Planès n’a pas attendu le centenaire de la mort de Claude-Achille Debussy pour arpenter de long en large sa musique. C’est en fidèle reconnu et admiré qu’il interprétera en quatre concerts sur trois jours l’intégrale de l’œuvre pianistique du compositeur français, de la juvénile Danse bohémienne aux dernières et magistrales Etudes, en passant par les pièces maîtresses que sont les Préludes, Estampes et Images.

L’ancien élève de Jacques Février voit republiée cette année l’intégrale gravée pour Harmonia Mundi, régulièrement primée, dont les Préludes en 1988 lui valurent une Victoire de la musique. Celui qui déclarait que « dans un siècle, il y a très peu de génie comme Debussy. C’est un peu l’inventeur de l’harmonie jazz, il a ouvert d’immenses horizons pour l’histoire de la musique » devrait en offrir une fois de plus la quintessence. Marie-Aude Roux

Auditorium de la Maison de la radio, 116, avenue du Président-Kennedy, Paris 16e. Vendredi 9 mars, à 20 heures, samedi 10 mars, à 18 heures, et dimanche 11 mars, à 11 heures et 17 heures. Tél. : 01-56-40-15-16. Tarif unique pour chaque concert : 15 €.

ROCK. Parkeromane avec Eric Naulleau et Graham Parker

Graham Parker - 'Hey Lord Don't Ask Me Questions'
Durée : 03:45

S’il a le goût du pamphlet et de la polémique, le journaliste Eric Naulleau ne cesse de faire partager sa passion pour le rockeur anglais Graham Parker, auteur, depuis 1976, de quelques chefs-d’œuvre (les albums Howlin’ Wind, Squeezing Out Sparks, The Mona Lisa’s Sister…) trop méconnus en France.

Après lui avoir dédié un livre, Parkeromane (Belfond, 2010), décortiquant comment le répertoire de ce Springsteen cockney a bouleversé sa vie, l’essayiste français a fini par monter un joli petit récital avec son idole. Entre lectures de Naulleau et interprétations magnifiquement éraillées de Parker, accompagnées d’une simple guitare, les fans boivent du petit-lait. Stéphane Davet

Théâtre du Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre, Paris 9e. Tél. : 01-47-70-85-05. Samedi 10 mars, à 21 heures. 33 €.

DANSE. Des cours de contemporain, yoga, funk ou rock avec des spécialistes à Pantin

Un atelier de danse au CND de Pantin. / CND

Un week-end de danse de tous les styles pour goûter à toutes les saveurs du geste. L’opération « Danses partagées », pilotée par le Centre national de la danse de Pantin, propose régulièrement ces deux jours festifs d’apprentissage où le public peut naviguer d’atelier en atelier dans le sublime bâtiment tout béton pantinois.

Ouvert et riche, le programme propose des cours de contemporain, classique, hip-hop, jumpstyle ou rock, mais encore des pratiques de yoga, de chant, ou des envolées cha-cha ou funk. Au total, ce sont une quinzaine d’ateliers, sous la houlette de spécialistes et chorégraphes comme Myriam Gourfink ou Mark Tompkins, qui accueillent les amateurs, quel que soit leur niveau. A noter : des introductions au répertoire de Vaslav Nijinski et à l’écriture de Carolyn Carlson sont aussi proposées. Une séance d’échauffement est également possible pour plonger dans ces différentes techniques. Rosita Boisseau

Danses partagées. Centre national de la danse de Pantin, 1, rue Victor-Hugo, Pantin. Tél. : 01-41-83-27-27. Samedi 10 et dimanche 11 mars. De 10 à 15 €.