David Solomon désormais seul en lice pour prendre la tête de Goldman Sachs
David Solomon désormais seul en lice pour prendre la tête de Goldman Sachs
LE MONDE ECONOMIE
Annoncé lundi, le départ de son principal rival lui laisse la voie libre pour succéder à Lloyd Blankfein à la tête de la banque la plus prestigieuse de Wall Street.
David M. Solomon, désormais unique numéro deux de Goldman Sachs, à Beverly Hills en Californie le 1er mai 2017. / Lucy Nicholson / REUTERS
La voie est libre pour David Solomon, qui devrait devenir le prochain patron de Goldman Sachs. Son principal rival, Harvey Schwartz, va quitter la banque la plus prestigieuse de Wall Street le 20 avril, prenant sa retraite après vingt ans de services, a annoncé le groupe lundi 12 mars. A 55 ans, M. Solomon reste donc seul en lice pour succéder à Lloyd Blankfein, 63 ans. Après douze années de règne, ce dernier devrait céder son fauteuil prochainement, sans doute avant la fin de l’année, croit savoir le Wall Street Journal. La transition fera basculer la banque, qui fêtera ses 150 ans début 2019, dans une nouvelle ère.
M. Solomon a rejoint Goldman Sachs en 1999, après un début de carrière chez Bear Stearns comme vendeur de « junk bonds » – obligations pourries –, et a dirigé le département banque d’affaires de Goldman Sachs pendant une dizaine d’années, jusqu’en 2016. Il avait été nommé numéro deux de la banque avec M. Schwartz fin 2016, après le départ de Gary Cohn devenu conseiller économique de Donald Trump à la Maison Blanche.
Une étape symbolique
Selon le New York Times, s’il n’est pas connu comme le « roi du deal », M. Solomon est réputé pour son engagement en faveur de ses clients. Sous son impulsion, la banque s’est diversifiée sur les prêts, qui font partie d’un des axes de développement, et a cherché à s’adapter à la génération des « millenials », les 20-35 ans d’aujourd’hui, en allégeant la charge de travail des jeunes recrues. Surtout, M. Solomon n’est pas un ancien tradeur.
La banque a profondément changé en une décennie. Au total, en incluant les actions, le chiffre d’affaires des activités de marché a été divisé par trois depuis 2009, à 11 milliards de dollars (8,9 milliards d’euros). En 2017, une étape symbolique a été franchie : les activités de banque d’affaires (fusions et acquisitions, émission d’actions et de dettes) ont dépassé celles des tradeurs en obligations, devises et matières premières.
Goldman Sachs n’est plus la banque insolente qu’elle fut avant la crise de 2008. L’an dernier, ses profits ont été divisés par deux (3,7 milliards de dollars, pour 32 milliards de chiffre d’affaires), en partie à cause de la réforme fiscale. Surtout, elle s’est fait détrôner en Bourse par sa rivale Morgan Stanley, qui valait lundi 12 mars 105 milliards de dollars, soit 2 milliards de plus qu’elle.
DJ et fin gourmet
Si sa nomination est confirmée, David Solomon devra animer la chronique boursière, en plus de défrayer la chronique people. Le New York Times a découvert sur son compte Instagram la vidéo de jeunes vacanciers se déhanchant sur une plage des Bahamas : le DJ, dont le nom de scène est D-Sol, n’était autre que David Solomon. L’homme est également un fin gourmet. L’agence Bloomberg a rédigé un long reportage, en mai 2017, sur ses restaurants préférés dans Manhattan, des institutions vénérables ou des nouveautés branchées. Le banquier d’affaires dîne dehors plus souvent que bien des critiques gastronomiques.
Un fin palais qui lui a valu quelques mésaventures. En octobre 2016, son assistant personnel lui aurait dérobé sept bouteilles de vin de bourgogne Romanée-Conti, achetées pour la bagatelle de 133 650 dollars. L’apogée d’un petit commerce florissant : l’assistant, Nicolas De Meyer, est accusé de lui avoir subtilisé des centaines de bouteilles, entre 2014 et 2016, pour un montant atteignant 1,3 million de dollars. Rien n’indique qu’elles aient été revendues à leur vraie valeur.