La France, troisième exportateur mondial d’armement
La France, troisième exportateur mondial d’armement
Par Isabelle Chaperon
Les industriels français de la défense ont vu leur part de marché croître de près d’un point à 6,7 %, sur la période 2013-2017 par rapport à la période 2008-2012.
Deux avions Rafale survolent la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne), le 13 février 2015. / CHARLES PLATIAU/Reuters
Quiz : sur quel marché en forte croissance la France réussit-elle à augmenter son poids ? Réponse : les ventes d’armes majeures, selon le rapport publié lundi 12 mars par l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri).
Sur la période 2013-2017, les ventes d’armes dans le monde ont augmenté de 10 % en volume par rapport au quinquennat précédent 2008-2012. La France a quant à elle augmenté de 27 % ses ventes, ce qui lui a permis de porter de 5,8 % à 6,7 % sa part de marché. Elle a ainsi supplanté l’Allemagne, dont les ventes ont reculé de 14 % dans le même temps, pour devenir le troisième exportateur mondial.
Si la France a cédé entre 2013 et 2017 des équipements militaires à 81 pays, l’Egypte –troisième importateur mondial – concentre à elle seule 25 % des ventes de Rafale et de navires de guerre, dont les Mistral initialement construits pour la Russie. Une relation forte : 37 % des commandes d’équipements militaires du Caire ont été passées à la France, qui devance les Etats-Unis (26 %) et la Russie (21 %). Après l’Egypte, les grands clients des Dassault, Naval Group et autres Thales sont la Chine (8,6 %) et l’Inde (8,5 %).
L’Inde, premier acheteur
Dominant le classement mondial des exportateurs, les Etats-Unis (34 % de part de marché) ont encore creusé l’écart. Ils ont multiplié les contrats à l’export, notamment en Arabie saoudite (deuxième importateur mondial), aux Emirats arabes unis et en Australie, sous l’administration Obama. Deuxième exportateur, la Russie (22 % de part de marché) a quant à elle vu ses ventes reculer de 7,1 %, malgré des succès en Inde, en Chine et au Vietnam.
Côté acheteurs, l’Inde se place en tête, ayant concentré, entre 2013 et 2017, 12 % des transferts d’armes opérés sur la planète, avec une augmentation de 24 % de ses achats par rapport à 2008-2012. « Les tensions entre l’Inde, d’une part, et la Chine et le Pakistan, d’autre part, alimentent une demande croissante de l’Inde en armes majeures qu’elle est incapable de produire elle-même », précise dans le rapport Siemon Wezeman, chercheur principal au programme armes et dépenses militaires du Sipri.
« La Chine, en revanche, devient de plus en plus capable de produire ses propres armes et continue de renforcer ses relations avec le Pakistan, le Bangladesh et le Myanmar [la Birmanie] en fournissant des armes. » La Chine est à la fois le cinquième exportateur et le cinquième importateur mondial d’armes.