Crash d’avion au Népal : les communications radio au centre de l’enquête
Crash d’avion au Népal : les communications radio au centre de l’enquête
Le Monde.fr avec AFP
Un enregistrement de la conversation entre les pilotes et la tour de contrôle semble indiquer une confusion quant à la voie d’approche pour atterrir.
Au lendemain de la pire catastrophe aérienne au Népal depuis un quart de siècle, l’enquête se concentrait mardi 13 mars sur d’apparents problèmes de communication entre l’avion qui s’est écrasé la veille à Katmandou, faisant 49 morts, et la tour de contrôle de l’aéroport de la capitale népalaise.
Quarante-neuf personnes ont été tuées et vingt-deux blessées dans le crash d’un Bombardier Dash 8 Q400 turbopropulseur de la compagnie bangladaise US-Bangla en provenance de Dacca. Les autorités aériennes népalaises ont dit avoir récupéré les boîtes noires de l’épave calcinée, l’avion ayant pris feu après s’être écrasé sur un terrain vague jouxtant l’aéroport. « Il reste à déterminer qui du pilote ou des contrôleurs aériens était en tort », a déclaré le directeur de l’aéroport Raj Kumar Chhetri, selon qui les investigations seraient menées conjointement avec le Bangladesh.
Un enregistrement de la conversation entre les pilotes et la tour de contrôle, publié par des médias, semble indiquer une confusion quant à la voie d’approche que devait emprunter l’avion pour atterrir sur l’unique piste de l’aéroport. Le vol devait initialement attendre à 27 kilomètres de Katmandou mais il a dépassé ce point, entrant dans l’espace encombré du seul aéroport international du pays himalayen.
Lundi, le PDG de la compagnie aérienne bangladaise, Imran Asif, avait dit qu’il y avait eu un « cafouillage de la part de la tour de contrôle ».
« L’avion était si bas et prenait des virages tellement brusques »
Des témoins ont rapporté que l’avion de la US-Bangla a brusquement changé de trajectoire juste avant l’accident, qui a coûté la vie aux quatre membres d’équipage et aux quarante-cinq passagers. Selon des survivants, le pilote n’avait donné aucun avertissement en cabine. « J’ai demandé à l’hôtesse de l’air ce qu’il se passait, si tout allait bien ? Elle a levé le pouce, mais je pouvais voir qu’elle était en panique », a raconté Ashish Ranjit, 35 ans, qui s’est échappé par un hublot situé sur le flanc droit. L’avion « était si bas et prenait des virages tellement brusques », a-t-il ajouté.
L’avion a heurté la piste, défoncé les grillages barbelés de l’aéroport, laissant derrière lui une traînée de carburant avant de s’arrêter dans les herbes, où il s’est enflammé. Vingt-deux passagers, principalement assis du côté droit de l’appareil, ont réussi à s’échapper des flammes en s’extirpant par les fenêtres ou en étant extrait de la carcasse par des secouristes. Parmi les voyageurs figuraient trente-trois Népalais, trente-deux Bangladais, un Chinois et un Maldivien.
Cet accident d’avion est le plus meurtrier au Népal depuis 1992. Ce pays montagneux pauvre a cependant connu une vingtaine d’accidents d’avion au cours de la dernière décennie, la plupart impliquant des petits avions effectuant des vols intérieurs. Le plus souvent, ces accidents ont été imputés à l’inexpérience des pilotes et à des problèmes de maintenance et de gestion. Les avions népalais sont interdits de vol dans l’espace aérien européen.