Invité surprise. Alors qu’il se tenait largement à l’écart du congrès du Parti socialiste, François Hollande se rendra, ce jeudi en fin d’après-midi, rue de Solférino à Paris, pour prendre part au premier tour du congrès du Parti socialiste. L’ancien chef de l’Etat devait initialement voter dans son fief de Tulle, en Corrèze, mais des impératifs parisiens l’auraient contraint à rester à Paris. L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve fera lui aussi le déplacement.

Le geste est évidemment politique, alors que les quatre candidats, Luc Carvounas, Stéphane Le Foll, Olivier Faure et Emmanuel Maurel, gardent leurs distances avec l’ancien président de la République depuis le début de la campagne. « Il veut montrer qu’il s’intéresse toujours au Parti socialiste, auquel il appartient depuis trente ans », explique au Monde l’entourage de l’ex-chef d’Etat. Il ne devrait pas rendre public son vote, selon cette même source, mais la cour de Solférino a spécialement été ouverte aux journalistes qui ne manqueront pas de l’interroger.

Rachid Temal, le coordinateur du parti, a organisé sa venue : « Il votera comme les personnalités et les parlementaires dans le bureau de vote de Solférino traditionnellement prévu à cet effet », explique le responsable du congrès, qui n’a pas pris le soin de prévenir les quatre candidats.

Des candidats agacés

M. Le Foll, l’un des plus proches de François Hollande, ne semblait en effet pas au courant de cette annonce : « C’est un militant du PS, il a bien le droit de venir voter », élude l’ancien ministre de l’agriculture. Plus sévère, M. Carvounas déclare : « Je ne vais pas commencer à commenter qui vient voter ou qui ne vient pas voter. Il vient sans doute éteindre la lumière de Solférino, moi j’entends bien la rallumer. »

Informé par des journalistes, Emmanuel Maurel a commenté : « On sait que François Hollande n’a pas renoncé à exister dans la vie politique. » Et d’ajouter, dans un trait d’humour : « Je suis sûr d’une chose, en tout cas, il ne votera pas pour moi ! » Le candidat de l’aile gauche parie sur un vote pour MM. Le Foll ou Faure, « ceux qui défendent son bilan ».