Interpellé par des retraités sur la hausse de la CSG, Emmanuel Macron « assume » ses réformes
Interpellé par des retraités sur la hausse de la CSG, Emmanuel Macron « assume » ses réformes
Le Monde.fr avec AFP
Jeudi 15 mars, des retraités défileront de nouveau, à l’appel de neuf organisations syndicales et associatives, pour protester contre la hausse de 1,7 point de la CSG.
Interpellé mercredi 14 mars par des retraités se plaignant de la baisse de leurs revenus, Emmanuel Macron leur a répondu qu’il « assumait » ses réformes et a demandé « un effort pour aider les jeunes actifs », avant de remarquer : « Il y en a qui râlent et qui ne veulent pas comprendre, c’est la France. »
En arrivant au centre de formation des apprentis (CFA) des Compagnons du devoir et du Tour de France à Tours, le chef de l’Etat a été hélé par plusieurs personnes âgées : « On n’est pas contents », a dit une dame, à la veille d’un appel à manifester contre la hausse de la CSG sur les retraites, « On nous a vraiment pompés et on a travaillé toute notre vie », a dit une autre.
« On ne vous a pas pompés ! On a baissé de 30 % les cotisations salariales pour que les gens qui travaillent puissent payer vos retraites, leur a répondu Emmanuel Macron. « J’assume. »
Notant que les retraités d’aujourd’hui avaient travaillé toute leur vie « pour payer la retraite de [leurs] aînés », il a lancé un appel à la solidarité entre générations : « Je vous demande un petit effort pour m’aider à relancer l’économie et les actifs ».
Appel à manifester
« Si je ne fais pas cet effort pour ceux qui travaillent, il n’y aura personne pour payer vos retraites », a-t-il argumenté. « Vous êtes partis à la retraite au même âge que vos parents avec une espérance de vie de dix-quinze ans de plus (…) je suis obligé » d’en tenir compte, a-t-il continué.
« Je sais, ça râle, a dit le président de la République. Mais pour 40 % des retraités, la CSG n’a pas été augmentée. » « Certains me disent “je touche moins de 1 200 euros et vous m’avez augmenté” » la CSG, a-t-il poursuivi. Mais c’est parce qu’ils ont d’autres revenus, ils sont propriétaires. »
M. Macron a affirmé, en outre, qu’avec la baisse de la taxe d’habitation, « certains seront gagnants, et assez vite ». « Je ne peux pas plaire à tout le monde, a-t-il conclu. On est obligé de faire bouger les choses. Ça râle, je sais, mais on est dans un drôle de pays : quand on fait un geste, on empoche les choses et on oublie, sinon ça crie. »
Jeudi 15 mars, des retraités défileront de nouveau, à l’appel de neuf organisations syndicales et associatives, pour protester contre cette hausse de 1,7 point de la contribution sociale généralisée (CSG). « Le but, c’est de marquer notre hostilité à cette ponction supplémentaire, explique Philippe Pihet (FO). Nous voulons rappeler aux pouvoirs publics que les retraités existent alors que ce mot a disparu de leur lexique. »
Selon un document transmis par Bercy aux parlementaires, la combinaison hausse de CSG/baisse de la taxe d’habitation fera cette année 56 % de perdants parmi les seniors (c’est-à-dire ceux compensés partiellement ou pas du tout), et seulement 5 % de gagnants.