La ministre de la culture, Françoise Nyssen, vole au secours de Bertrand Cantat. Interrogée par franceinfo, jeudi 15 mars, en marge des assises du journalisme à Tour, Mme Nyssen a estimé que le chanteur « a été jugé, il a le droit de vivre sa vie (…) il a payé ».

Mais dans cette interview, la ministre a tenu « à rappeler le nom de Marie Trintignant », tuée en 2003 par Bertrand Cantat, son compagno d’alors. Il a été condamné en 2004 à huit ans de prison et a obtenu une libération conditionnelle fin 2007 pour bonne conduite. Ses fans disent qu’il a « payé » pour son acte, ses détracteurs jugent cette peine effective de quatre ans dérisoire.

Lundi, Bertrand Cantat a été contraint de renoncer aux festivals de cet été face aux protestations grandissantes de collectifs féministes et aux annulations de certains de ses concerts. Par cette annonce, il souhaitait « mettre fin à toutes les polémiques et faire cesser les pressions sur les organisateurs ». Mais le chanteur n’a pas pour autant renoncé à l’ensemble de sa tournée et, le soir même, à Montpellier, où il se produisait, il a fait face à une manifestation d’une soixantaine de défenseurs des droits des femmes qui ont invectivé les spectateurs se rendant au concert. La scène s’est reproduite le lendemain, mardi, à Grenoble.

Cantat dénonce « une censure » après l’annulation d’un concert

Bertrand Cantat, qui a sorti un nouvel album le 1er décembre, Amor Fati, a dénoncé ce même jour sur Facebook une « censure » après l’annulation de son concert prévu vendredi à Istres (Bouches-du-Rhône).

Sur le réseau social, le chanteur, qui se produisait alors à Grenoble, a écrit :

« Nous sommes maintenant à GRENOBLE où j’ai voulu entamer une discussion avec quelques personnes qui manifestaient leur hostilité devant la salle. A peine apparu, un déchaînement de violence, d’insultes, une pluie de coups, aucune possibilité de discuter, de la violence, seulement de la violence, aucune écoute, aucun échange : Bref, le retour au moyen-age. Ces gens sont sourds, et aveuglés par la haine. Peut être se sentent-ils encouragés par le merveilleux climat ambiant. »

Plus tôt dans la journée, il avait publié ceci :

« Salut GRENOBLE ! Pour 2 concerts avec vous !!!!! Pendant ce temps à ISTRES la Censure est en marche Bravo au Conseil d’Administration de Scènes et Cinés, quel courage… »

M. Cantat avait déjà été déprogrammé la semaine dernière de l’Ardèche Aluna Festival, où il devait se produire le 14 juin, face aux « manifestations et désistements de certains festivaliers et mécènes » ; ainsi que d’un concert prévu en juillet au festival Les Escales de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), dont le maire, David Samzun, avait exprimé sa « désapprobation » dans une lettre aux organisateurs.