Enseignante tuée à Albi : l’auteure du meurtre déclarée « irresponsable pénalement »
Enseignante tuée à Albi : l’auteure du meurtre déclarée « irresponsable pénalement »
Le Monde.fr avec AFP
La mère d’élève et ancienne patiente d’un hôpital psychiatrique avait tué l’enseignante de sa fille en juillet 2014, provoquant un vif émoi en France.
Renvoi aux assises ou irresponsabilité ? La justice a tranché, en déclarant l’auteure du meurtre d’une enseignante irresponsable pénalement. Cette femme atteinte de troubles psychiatriques avait poignardé à mort l’institutrice de sa fille en juillet 2014 à Albi.
La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse, « a considéré que son discernement était totalement aboli », a indiqué à l’AFP Alexandre Martin, l’avocat de cette femme de 51 ans. Il a précisé que la cour avait rejeté la demande des parties civiles de pratiquer une nouvelle expertise psychiatrique.
« Il n’y a jamais eu de doute sur son état mental », a encore ajouté Me Martin expliquant que « quatre collèges d’experts, soit huit experts, ont successivement diagnostiqué cette femme irresponsable », identifiant un « délire paranoïaque ». Elle s’était auto-convaincue que l’enseignante voulait lui « prendre sa fille ». « Cette décision va permettre à cette femme d’être où est sa place, à l’hôpital », a estimé l’avocat toulousain soulignant « (qu’)un procès n’aurait eu aucun sens ».
Seule enseignante tuée par un parent d’élève en plus de 30 ans
En juillet 2016, cette mère d’élève de nationalité espagnole avait porté un coup de couteau à l’enseignante de sa fille devant une quinzaine d’élèves de grande section de maternelle de l’école Édouard-Herriot à Albi. Elle venait d’être hospitalisée en clinique psychiatrique.
La professeure des écoles Fabienne Terral-Calmès, 34 ans et mère de deux filles, avait succombé à ses blessures. Il s’agit en effet de la seule enseignante tuée par un parent d’élève en plus de 30 ans. Le président François Hollande avait exprimé sa « consternation » devant ce « drame abominable » et le Premier ministre Manuel Valls avait fait part de son « effroi ». Quelque 4.000 personnes avait participé à une Marche blanche en hommage à une « super maîtresse ».
La mère d’élève avait été appréhendée dans la rue peu après les faits. Elle avait été placée en milieu psychiatrique, puis, plus tard, écrouée à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse.