Investir dans les entreprises : les placements existants
Investir dans les entreprises : les placements existants
LE MONDE ECONOMIE
Le gouvernement tente d’inciter les épargnants à se tourner davantage vers les sociétés. Panorama de l’offre actuelle en attendant la présentation du projet de loi Pacte au mois de mai.
C’est en mai que devrait être présenté le projet de loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), dont l’objectif consiste à faire « grandir » les entreprises françaises face à la concurrence internationale. « Depuis plusieurs semaines, nous travaillons avec Bercy et d’autres professionnels sur un volet de ce texte qui devrait être consacré à la façon de mieux orienter l’épargne publique vers l’économie réelle et vers ces sociétés », indique David Charlet, président de l’Association nationale des conseils financiers (Anacofi).
En plus de bénéficier d’une conjoncture économique porteuse, les entreprises ont, depuis quelques mois, le vent en poupe. Car un mouvement destiné à encourager l’investissement dans les sociétés a déjà été enclenché. Ainsi, l’instauration, le 1er janvier, de la « flat tax » a été présenté comme une mesure voulue pour alléger la taxation du capital investi dans les valeurs mobilières, à savoir dans les entreprises, qu’elles soient petites (TPE), moyennes (PME, PMI, ETM) ou grandes, cotées ou non.
Quant à la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), elle pourrait avoir à terme un effet positif. « Cela devrait éviter aux sociétés familiales de distribuer d’importants dividendes à leurs actionnaires. Des dividendes qui jusqu’alors servaient à régler cet impôt. Désormais, ces fonds pourront être investis pour davantage développer la société », affirme Jean-David Haas, directeur général de NextStage AM.
Réduction d’impôt
En attendant l’annonce du projet de loi Pacte, voilà une sélection de placements qui investissent déjà dans l’économie réelle et productive. Si l’on veut choisir soi-même son investissement, le moyen le plus simple et le plus accessible (dès 20 euros) consiste à effectuer un placement par le biais d’une plate-forme de crowdfunding.
« Le financement participatif peut se réaliser en “private equity” c’est-à-dire au sein du capital d’une société qui a besoin de fonds propres pour se développer ou en lui prêtant de l’argent par l’achat d’obligations pour financer un projet spécifique. Cette somme sera remboursée à court ou à moyen terme par la société », détaille Stéphane Fantuz, président de la Chambre nationale des conseillers en investissements financiers (CNCIF). Ici, on injecte de l’argent dans une seule société. Mais rien n’empêche d’investir sur plusieurs projets et de mixer les plates-formes de financement pour réduire le risque. Il est aussi possible d’investir seul et directement dans les fonds propres d’une société d’un proche, mais cela reste, là encore, limité à un actif.
Plus diversifiés, des produits collectifs tels que les fonds d’investissement de proximité (FIP) ou les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) permettent, par l’achat de parts, d’accéder à un portefeuille de participations de quinze à vingt sociétés triées sur le volet par la société de gestion. Alors que le FIP privilégie des entreprises installées dans des régions géographiques limitrophes, le FCPI cible des TPE et des PME exerçant une activité innovante. Ces placements sont souvent souscrits en fin d’année fiscale, car ils bénéficient d’une réduction d’impôt sur le revenu. Exceptionnellement, le taux est dopé cette année. Il est de 25 % de la somme investie, contre 18 % habituellement.
« Ceci n’est valable que jusqu’au 31 décembre. Ce dispositif n’a pas, pour l’instant, vocation à être prolongé au-delà », précise Stéphane Fantuz. Bloqués entre cinq à huit ans, ces placements sont susceptibles de rapporter plusieurs fois la mise ou de faire perdre tout ou partie du capital. Mieux vaudra choisir un gérant sur la base des performances de ses fonds débouclés (hors avantage fiscal). Une solution alternative consiste à acheter des titres de sociétés de capital-développement dont l’activité est d’accompagner les PME, ETI et ETM dans leur développement à long terme. « Notre portefeuille compte une cinquantaine de participations. La liquidité de ce placement est assurée par le marché boursier », commente Jean-David Haas.