Donald Trump s’en est pris avec virulence, dimanche 18 mars, à l’intégrité de l’équipe du procureur spécial Robert Mueller, chargé de l’enquête sur les soupçons de collusion entre la Russie et l’équipe de campagne du candidat républicain lors des élections présidentielles.

Deux jours après le limogeage de l’ex-numéro deux du FBI, Andrew McCabe, qu’il avait dans le collimateur depuis plusieurs mois, le président américain a lancé une nouvelle salve de tweets vengeurs, martelant être victime d’une « chasse aux sorcières ».

« PAS DE COLLUSION »

« Pourquoi est-ce que l’équipe Mueller compte 13 démocrates endurcis, certains grands soutiens de Hillary la crapule, et Zéro républicains ? Un autre démocrate a été récemment ajouté… Est-ce que quelqu’un pense que c’est juste ? Et pourtant, il n’y a PAS DE COLLUSION ! », a tweeté M. Trump, jugeant que cette enquête « n’aurait jamais du être ouverte ».

M. Mueller avait été nommé à la tête du FBI par George W. Bush en 2001, puis reconduit par Barack Obama. Lors de sa nomination comme procureur spécial, il a été salué par nombre de poids lourds républicains pour sa rigueur et son intégrité.

Plusieurs élus ont réagi aux derniers tweets de M. Trump, en prenant la défense de Robert Mueller. « Il avance au gré des preuves qu’il accumule et je pense qu’il est très important de le laisser faire son travail, sans interférences », a souligné sur CNN le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham. « Nombre de républicains partagent mon point de vue », a-t-il tenu à souligner.

Et si le Donald Trump décidait de limoger Robert Mueller ? « S’il essayait de faire cela, ce serait le début de la fin de sa présidence car nous sommes un Etat de droit », a-t-il répondu.

En écho, Chris Christie, ancien gouverneur du New Jersey qui fut très proche de Trump durant la campagne, a loué une enquête menée « avec beaucoup d’intégrité, sans la moindre fuite ». « Ce ne serait pas approprié qu’il le fasse et je ne pense pas qu’il le fera », a-t-il ajouté, évoquant l’hypothèse de son renvoi.

« Le président est fébrile »

Reste cependant à savoir quelle serait l’attitude des leaders républicains de la Chambre des représentants et du Sénat dans un tel scénario. Ils sont restés silencieux dimanche.

Fin janvier, M. Trump s’était déclaré prêt à témoigner sous serment devant le procureur spécial mais ses avocats avaient ensuite tenté de rectifier le tir, soulignant que rien n’avait encore été décidé sur cette question sensible.

Pour David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, ces attaques contre l’équipe du procureur spécial nommé pour faire la lumière sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle démontrent une chose : « Mueller se rapproche et le président est de plus en plus fébrile ».