« La Finale » : un énième film de tandem sur fond d’Alzheimer
« La Finale » : un énième film de tandem sur fond d’Alzheimer
Par Jacques Mandelbaum
Malgré Thierry Lhermitte en grand-père vieillissant, le premier long-métrage de Robin Sykes ne casse pas trois pattes à un canard.
La maison UGC montre rarement ses comédies à la presse non acquise à sa cause, laquelle est souvent et censément comique. De fait, La Finale, film plus respectable que ne le laisserait supposer une telle rétention, ne casse pas trois pattes à un canard. Pour son premier long-métrage, le réalisateur Robin Sykes a imaginé – non le premier en la matière – le croisement entre une problèmatique sociale (la maladie d’Alzheimer) et le traditionnel film de tandem aussi dissemblable que possible.
Motif évidemment porteur, a fortiori avec la présence d’un acteur particulièrement apprécié d’un public qui a vieilli pour ainsi dire avec lui. Il s’agit ici, dans la famille Verdi, de Thierry Lhermitte posant, avec une sobriété bienvenue, en ex-restaurateur parisien atteint de ladite maladie et temporairement hébergé à Lyon chez sa fille Delphine (Emilie Caen) et son gendre Hicham (Lyes Salem). L’argument le rapproche de son petit-fils Jean-Baptiste (Rayane Bensetti), qui n’a guère dû voir son aïeul plus de cinq fois dans sa vie, les relations entre gendre et beau-père ne l’ayant vraisemblablement pas permis. Suffisamment d’éléments laissent ici discrètement à penser que les préjugés franchouillards du second y seraient pour quelque chose.
Un « road trip » sous perfusion doucereuse
L’action démarre le jour où le couple, chargé à bon compte par le film, recherche une institution pour placer l’ancêtre, et se voit contraint, suite à un problème inopiné, de confier sa garde à Jean-Baptiste, qui doit conséquemment annuler sa participation à une finale junior de basket-ball le soir même à Paris, autant dire renoncer au jour le plus important de sa vie. Qu’à cela ne tienne, JB emmène pépé avec lui, et le voyage, comme on se l’imagine, connaîtra quelques péripéties tout en permettant au grand-père – bloqué, quant à lui, le jour de la Coupe du monde de football 1998, dernière image d’une France qui gagne – et à son petit-fils de renouer une relation.
Deux facteurs entravent cependant le déroulement des opérations. Le premier tient aux bons sentiments et au moralisme qui grippent la mécanique comique. Le second est lié à la manière dont les scénaristes, jamais à court d’un filon, commencent à s’emparer du phénomène de vieillissement (notamment du public de cinéma) dans les pays riches, multipliant ce genre de « road trip » sous perfusion doucereuse qui donne en vérité peu envie de rire.
La Finale - Bande Annonce Officielle - UGC Distribution
Durée : 01:35
Film français de Robin Sykes. Avec Thierry Lhermitte, Rayane Bensetti, Emilie Caen, Lyes Salem (1 h 25). Sur le Web : www.ugcdistribution.fr/film/la-finale