Grèce : Yanis Varoufakis lance un nouveau parti politique
Grèce : Yanis Varoufakis lance un nouveau parti politique
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
L’ancien ministre des finances grec, figure anti-austérité, a lancé à Athènes le MeRA25, qui s’inscrit dans un mouvement européen plus large.
Yanis Varoufakis lors du lancement de son nouveau parti. / Petros Giannakouris / AP
Yanis Varoufakis, l’ancien ministre des finances grec, a lancé, lundi 26 mars depuis Athènes, son nouveau parti en vue des élections législatives, le « MeRA25 », qui se donne pour objectif de redresser la Grèce en la libérant de l’emprise de la dette.
« Nous fondons aujourd’hui un nouveau parti, pas simplement un autre parti », a-t-il déclaré à des journalistes réunis dans un théâtre du centre d’Athènes.
S’engageant à « apporter un espoir réaliste » dans son pays, Yanis Varoufakis, à présent professeur d’économie à l’université d’Athènes, a souligné que MeRA25, « Front de désobéissance réaliste européenne à l’horizon 2025 », fait partie du DiEM25, « Mouvement pour la démocratie en Europe 2025 », le mouvement transnational et anti-establishment qu’il a largement contribué à lancer au début de 2016.
Composé de « gens de gauche et issus du libéralisme, des Verts et de féministes », DiEM25 a été lancé il y a deux ans à partir du postulat selon lequel le fonctionnement de l’Union européenne manque de démocratie et que la prise de décision à Bruxelles est entachée d’une culture du secret. Le DiEM25 n’a pas de dirigeant : dans les prochains mois, ses membres, dans les pays où le mouvement est actif, éliront un secrétaire général, désigneront des candidats pour les européennes et élaboreront une plate-forme électorale pour chaque pays, a précisé M. Varoufakis lundi.
Critique féroce de l’austérité
Pour la Grèce, Yanis Varoufakis suggère à travers MeRA25 une restructuration de la dette, des baisses d’impôts et la création d’une société publique chargée de gérer la dette des clients des banques et de protéger les clients surendettés des saisies immobilières.
« En 2015, les créanciers ont étranglé la Grèce, refusé de négocier de bonne foi et orchestré une panique bancaire », a-t-il déclaré, avant de dire redouter que la prochaine sortie de la Grèce du programme d’aide de la zone euro, en août, soit le point de départ de sa mise sous tutelle définitive.
L’universitaire est devenu une figure centrale de l’économie européenne lorsqu’il a pris en main les finances de la Grèce en 2015 dans la foulée de la victoire de Syriza, le parti de la gauche radicale grecque dirigé par le premier ministre, Alexis Tsipras, dont il s’est aujourd’hui éloigné.
Il s’est illustré par une critique féroce de l’austérité défendue par les institutions de la zone euro et par son hostilité à l’encontre des créanciers de la Grèce au plus fort de la crise de la dette souveraine.