Campagne contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur
Campagne contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur
Par Soazig Le Nevé
Le ministère a lancé une campagne de sensibilisation avec quatre affiches, et rappelé son objectif d’ouvrir une cellule d’écoute « sur chaque campus » d’ici septembre.
Les affiches de la campagne contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur
« L’environnement social de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est malheureusement pas épargné par les phénomènes de violences sexistes et sexuelles. » Prononcée le 19 mars, la phrase de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, résonne d’autant plus fort une semaine plus tard, après la révélation de deux nouveaux scandales, dans une prépa du lycée militaire de Saint-Cyr, ainsi qu’à l’Ecole national supérieure des beaux-arts, à Paris.
Des violences sexistes et sexuelles qui « contreviennent à la dignité et au respect de chacune et chacun, usagers comme personnels, au sein de nos établissements » et qui « constituent une entrave au développement des compétences et des talents qui sont la mission même du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche », a poursuivi la ministre, alors que l’égalité entre les femmes et les hommes a été déclarée « grande cause nationale » du quinquennat par Emmanuel Macron, en novembre 2017.
En partenariat avec la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, la ministre a lancé une campagne de sensibilisation par voie d’affichage. Elle a aussi appelé son objectif de généraliser des cellules d’écoute « sur chaque campus », d’ici la rentrée de septembre. Elle en avait fait l’annonce le 4 décembre 2017, à l’occasion du colloque international « Violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche : de la prise de conscience à la prise en charge » à l’université Paris-Diderot.
« Craindre que l’institution ne réagisse pas »
Pour Frédérique Vidal, ces cellules d’accueil et d’écoute sont indispensables, « car la réalité, c’est qu’il reste encore difficile d’oser parler de cela dans un cadre institutionnel. Qu’on le veuille ou non, être victime, c’est aussi craindre que l’institution ne réagisse pas, douter du fait que l’on sera entendu et parfois avoir peur que parler soit finalement pire que de ne pas parler. »
Quant à la campagne de communication au sein des établissements et sur les réseaux sociaux, elle se décline en quatre affiches (voir le portfolio en haut de l’article) : « A l’université, les violences sexuelles ne sont pas au programme », « Une soirée d’intégration, c’est fait pour faire connaissance avec sa promo, pas avec les violences sexistes et sexuelles », « Les amphis sont le lieu de l’émancipation, pas du sexisme » et « Un amphi, c’est fait pour rencontrer les grands textes, pas de petites phrases sexistes ».
Jeudi 8 mars, lors du comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes, Frédérique Vidal a également rappelé qu’elle se fixait pour objectif que les filles représentent 40 % des étudiants en filières scientifiques dès 2020 et que 100 % d’agents du Crous formés à l’égalité entre les femmes et les hommes d’ici là.