Meurtre d’une octogénaire à Paris : deux suspects mis en examen pour « homicide volontaire » à caractère antisémite
Meurtre d’une octogénaire à Paris : deux suspects mis en examen pour « homicide volontaire » à caractère antisémite
Les deux hommes ont été mis en examen du chef d’homicide volontaire en raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion.
Les deux hommes présentés lundi à un juge d’instruction, suite au meurtre, vendredi à Paris, d’une octogénaire de confession juive, Mireille Knoll, ont été mis en examen pour « homicide volontaire » à caractère antisémite, a fait savoir, mardi 27 mars, une source judiciaire.
Les deux individus déférés lundi ont été mis en examen des chefs d’homicide volontaire à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion, vol aggravé par trois circonstances et dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux.
Ils ont été placés en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.
Ce deux persones avaient été présentées dans la journée de lundi à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen, notamment pour « assassinat à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion et sur personne vulnérable ».
Le parquet, qui a également retenu les chefs de « vol aggravé » et de « dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes », a requis leur placement en détention provisoire.
Rescapée du Vél d’Hiv’
Le corps de Mireille Knoll, 85 ans, avait été retrouvé en partie carbonisé vendredi peu avant 19 heures dans son appartement du 11e arrondissement de Paris, où elle vivait seule. Les policiers se sont rapidement orientés vers la piste criminelle, après la découverte de plusieurs départs de feu dans l’appartement et de traces de coups de couteau sur le corps de la victime, selon une source proche du dossier.
Mireille Knoll était « de confession juive », avait souligné dimanche soir dans un communiqué le Service de protection de la communauté juive (SPCJ). C’était « une rescapée de la rafle du Vél’d’Hiv » en juillet 1942, a précisé sur sa page Facebook le député UDI Meyer Habib, après s’être entretenu avec l’un des fils de la victime.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) « attend des autorités la plus totale transparence dans l’enquête en cours afin que les motifs de ce crime barbare soient connus de tous le plus rapidement possible », a-t-il souligné dans un communiqué.
Le souvenir de Sarah Halimi
Le président du Consistoire israélite, Joël Mergui, a de son côté dit vouloir « comprendre ce qui s’est passé et ne pas laisser se reproduire le silence qui avait suivi l’assassinat de Sarah Halimi, il y a un an, dans le même arrondissement ».
En avril 2017, Sarah Halimi, une juive orthodoxe de 65 ans, avait été tuée à Paris par son voisin. Aux cris d’« Allah Akbar », entrecoupés d’insultes et de versets du Coran, le jeune homme l’avait rouée de coups sur le balcon, avant de la précipiter dans le vide.
Après des mois de bras de fer judiciaire, le caractère antisémite du meurtre a été retenu par la juge d’instruction au début de mars. Ce meurtre, aux circonstances d’abord confuses pour les enquêteurs, avait au fil des semaines suscité une vive émotion dans la communauté juive et au-delà.
« Nous avons pris des mois et des mois à caractériser ce qui était une évidence pour ceux-là même qui avaient constaté le crime », avait relevé le président Emmanuel Macron lors du dîner du CRIF, le 7 mars.