Faute de coup de cœur flagrant cette semaine, les sériephiles peaufineront leur culture avec un savoureux documentaire sur comment s’achèvent les séries.

LES CHOIX DE LA MATINALE

« One Day at a Time » : remake en mode cubain

One Day at a Time | Official Trailer [HD] | Netflix
Durée : 02:01

Netflix propose des séries pour les publics les plus divers. One Day at a Time s’adresse, sur le ton de la sitcom, avec rires de rigueur, aux populations d’origine hispanique à travers le portrait d’une famille multigénérationnelle d’origine cubaine installée à Los Angeles. Remake d’une série du même nom diffusée entre 1975 et 1984, One Day at a Time a confié ses deux rôles principaux à Justina Machado (la Vanessa Diaz de Six Feet Under) et à Rita Moreno, qui fut Anita, l’une des héroïnes du film West Side Story (1961), mais que les amateurs de séries ont pour beaucoup découverte, des années plus tard, dans Oz.

Alors qu’il n’était pas prévu que Netflix renouvelle cette série pour une troisième saison, ses fans ont obtenu gain de cause après une campagne sur les réseaux sociaux. On est ravi pour eux mais One Day at a Time reste très gentillet de ton et de propos malgré sa tentative de montrer – comme l’avait fait, sur le même ton, Ugly Betty en son temps – la réalité des rapports intercommunautaires et l’ostracisation des Latinos. Renaud Machart

One Day at a Time, saison 2, série crée par Gloria Calderon et Kellett Mike Royce. Avec Rita Moreno, Justina Machado, Todd Grinnell, Isabella Gomez, Stephen Tobolowsky (USA, 2017, 13 x 27 min). Netflix à la demande

« Fin de séries » ou comment se dire adieu

Derrière ce jeu de mots se tapit l’évocation, très documentée et abondée de témoignages nombreux, de l’épineuse et sensible problématique de la fin des séries télévisées. Dans ce documentaire, que rediffuse Canal+ à l’occasion du festival Canneséries, le Festival international des séries de Cannes, notre confrère Olivier Joyard retrace l’issue fatale et souvent choquante à laquelle sont confrontées les séries parvenues à leur terme (à moins que la production n’en soit brutalement interrompue, cas également évoqué). Chacun se souvient du noir terrible sur lequel s’achève Les Sopranos, de l’épisode surréaliste qui clôture Lost, ou de la longue séquence en temps accéléré à la fin de Six Feet Under – entre autres exemples abordés par ce documentaire.

Sériephiles, essayistes, psychanalystes, acteurs, auteurs et créateurs témoignent du rapport, parfois obsessionnel, entretenu par le public et les auteurs avec les séries et leurs personnages. On découvre aussi quelques scoops à propos de certaines fins alternatives prévues pour des séries fameuses, telle Dexter. On n’en divulgâchera (« spoiler », au Québec) pas davantage… R. Ma.

Fins de séries, d’Olivier Joyard (Fr., 2016, 65 min.). Canal+ à la demande, jusqu’au 18 avril.

« Mozart in the Jungle » : concert de fausses notes en tout genre

Mozart in the Jungle Season 4 - Official Trailer | Prime Video
Durée : 02:04

Il faut vraiment qu’une série soit située dans un milieu professionnel ignoré du plus grand nombre – la vie d’un orchestre symphonique et de son chef – pour qu’une telle niaiserie de propos soit possible : aucune série hospitalière – sauf la terriblement grinçante Getting On ou la séquence des chirurgiens du Muppet Show – ne pourrait se permettre autant d’incongruités dans le détail et la réalité d’une profession.

Outrée, grotesque, surjouée (notamment par Gael Garcia Bernal dans le rôle du chef d’orchestre hystérico-excentrique et New Age, pour lequel il a, contre toute attente, reçu un Golden Globe en 2016), Mozart in the Jungle ne semble pas, au vu du pilote de sa quatrième saison, rattraper ses failles et ses invraisemblances, déjà relevées dans ces colonnes. Bernadette Peters continue d’y tirer son épingle du jeu (en grande bourgeoise un peu pincée, comme pour le rôle qu’elle incarne dans The Good Fight) ; mais, diable, qu’est donc allée faire cette grande dame de Broadway dans cette galère ? R. Ma.

Mozart in the Jungle, saison 4, série créée par Roman Coppola, Paul Weitz et Jason Schwartzman. Avec Gael Garcia Bernal, Lola Kirke, Bernadette Peters, Malcom MCDowell (EU., 2017, 10 x 25 min.) OCS Go à la demande.