« The Third Murder » : un coupable trop parfait
« The Third Murder » : un coupable trop parfait
Par Jean-François Rauger
Le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda mène une réflexion austère sur l’éthique et la justice.
Un homme a été arrêté pour un meurtre brutal, celui de son patron, assommé et brûlé. Son avocat utilise tous les ressorts de la procédure pour accroître sa notoriété, tout en essayant de découvrir la vérité. En plein milieu de son procès, l’accusé, qui risque la peine de mort, va revenir, en effet, sur ses propres aveux.
Qu’est-ce qui guide ce comportement inattendu ? L’avocat, dont la pureté des intentions apparaît parfois douteuse, est-il lui-même l’objet d’une manipulation orchestrée par un personnage particulièrement pervers ?
Dimension démonstrative et rhétorique
Le nouveau film de Kore-eda est tout autant une austère réflexion sur l’éthique et la justice qu’une interrogation proprement métaphysique sur la notion de culpabilité elle-même. Le meurtre est-il justifiable ? Le Mal est-il toujours absolu ? La dimension un peu démonstrative et rhétorique de The Third Murder est compensée par l’intense interprétation de Koji Yakusho, le comédien fétiche d’Imamura sur ses derniers films ainsi que de Kiyoshi Kurosawa.
Film japonais d’Hirokazu Kore-eda. Avec Koji Yakusho, Masaharu Fukuyama, Suzu Hirose (2 h 05). Sur le Web : www.le-pacte.com/france/news/detail/the-third-murder