Leroy Merlin, Auchan et Boulanger s’allient pour peser dans la maison connectée
Leroy Merlin, Auchan et Boulanger s’allient pour peser dans la maison connectée
Par Vincent Fagot
Les trois poids lourds de la distribution française ont de décidé de s’allier pour soutenir la plate-forme Enki de gestion de la maison connectée.
C’est une forme de déclaration d’amour pour la maison connectée que viennent de faire Leroy Merlin, Auchan et Boulanger. Les trois poids lourds de la distribution française ont décidé de mettre leurs efforts en commun pour soutenir la solution Enki créée en avril 2017 par Leroy Merlin. Celle-ci permet de gérer grâce à une application (et bientôt une box) les différents objets connectés de la maison (ampoule, prise, ouvrants…) et de les faire fonctionner ensemble avec des scénarios définis par l’utilisateur. Le consommateur peut par exemple programmer la fermeture des volets lorsque sa caméra détecte une présence suspecte dans le jardin.
Les trois partenaires s’engagent à ce que le plus grand nombre d’objets soient compatibles avec cette solution, soit à travers les produits qu’ils peuvent développer eux-mêmes, soit en incitant leurs fournisseurs à rendre leurs produits Enki-compatible. A ce jour, la plate-forme supporte 137 produits de 20 marques, dont plusieurs grands noms du secteur (Legrand, Somfy, Netatmo…). L’objectif d’ici la fin 2018 est de porter ce chiffre à plus de 200 références issues de 35 marques, et rapidement d’ouvrir la plateforme à d’autres types d’objets connectés (téléviseur, bracelets connectés, etc.)
Profiter de l’essor de la maison connectée
Derrière cette annonce un brin technique, se manifeste la volonté de ces trois enseignes de profiter de l’essor de la maison connectée. « On constate une accélération de l’adoption des objets connectés, même si nous n’en sommes encore qu’aux prémices », explique Laurent Glaser, directeur général délégué de Leroy Merlin, qui travaille depuis trois ans sur le programme Enki. Les membres de l’alliance y voient aussi l’opportunité de pouvoir proposer de nouveaux services digitaux pour renforcer leurs liens avec les consommateurs – en s’appuyant en particulier sur l’analyse de leurs comportements sur la plateforme.
« Il y a une volonté de préempter le marché », analyse François-Xavier Jeuland, président de la fédération française de domotique. « Ce n’est pas un effet de mode. La domotique correspond à des besoins réels – de confort, de sécurité, d’économie d’énergie – ce qui inscrit ce marché dans une croissance durable », estime de son côté Frédéric Potter, le patron de Netatmo. D’autant que les professionnels, des bailleurs sociaux aux promoteurs immobiliers, en passant par les électriciens ou les plombiers s’y intéressent de plus en plus.
L’initiative du trio peut cependant paraître surprenante sachant que les plus gros acteurs mondiaux (Apple, Amazon et Google) proposent eux-mêmes leurs solutions pour piloter les objets connectés de la maison. Mais les enseignes françaises sont persuadées que leur proximité avec leur client, la capacité qu’ils ont à les conseiller, à les rassurer sur les questions de sécurité, et à les accompagner dans l’installation – souvent redoutée – jouent en leur faveur.