Au Niger, trois militants de la société civile arrêtés après une manifestation interdite
Au Niger, trois militants de la société civile arrêtés après une manifestation interdite
Le Monde.fr avec AFP
Des manifestations agitent le pays depuis octobre 2017 pour demander « l’abrogation » de la loi de finances que les protestataires jugent « antisociale ».
Trois militants de la société civile nigérienne ont été arrêtés dimanche 15 avril après des heurts à Niamey entre la police et des manifestants qui ont bravé l’interdiction d’une marche contre la loi de finances, ont indiqué lundi leurs proches. Il s’agit d’Ibrahim Diori, membre d’Alternative Espaces Citoyens, Maikoul Zodi, coordinateur pour le Niger de la campagne Tournons la page, et Abdourahamane Idé Hassane, dirigeant d’une association de jeunesse. Des télévisions locales et une source sécuritaire ont confirmé ces trois arrestations.
« Résistance citoyenne »
Les autorités avaient interdit la manifestation de dimanche pour « des raisons de sécurité ». Mais les organisateurs de la contestation ont dénoncé « le caractère illégal » de l’interdiction et appelé leurs militants et à « organiser la résistance citoyenne ». Ils avaient projeté d’organiser « une marche et un sit-in » devant le Parlement « jusqu’à minuit ». Le 25 mars, les quatre principales figures de la fronde contre la loi de finances avaient déjà été arrêtées, dans des circonstances similaires.
Depuis octobre 2017 et la préparation du budget 2018, un collectif de la société civile, l’opposition politique et quelques syndicats organisent régulièrement des manifestations pour demander « l’abrogation » de la loi de finances qu’ils jugent « antisociale ».
Les protestataires reprochent au gouvernement d’avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts et d’avoir « accordé des cadeaux fiscaux d’une vingtaine de milliards de francs CFA » (une trentaine de millions d’euros) aux compagnies de téléphonie.
Début avril, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, avait estimé que la loi de finances 2018 était « contestée » par « une minorité » des Nigériens et qu’elle « répond [ait] aux aspirations du peuple ».