Sur l’immigration, Damien Abad veut faire entendre une voix plus apaisée au sein de la droite
Sur l’immigration, Damien Abad veut faire entendre une voix plus apaisée au sein de la droite
Par Olivier Faye
Le vice-président de LR propose que des quotas d’immigrés soient votés chaque année par le Parlement, sur le modèle canadien.
Damien Abad, député de l’Ain et vice-président de LR, en juillet 2017 au siège du parti. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains (LR), préconise de réduire l’immigration à « son strict minimum » ? Il s’agit « non pas de réduire l’immigration à son niveau minimum mais à son niveau strictement nécessaire », estime de son côté Damien Abad. Dans le débat migratoire, le vice-président de LR veut faire entendre au sein de la droite une voix qui sorte du « match durcissement-assouplissement ». « Si on veut que la France reste le pays des droits de l’homme, que l’on n’oublie pas que l’on ne naît pas migrant mais qu’on le devient, il faut retrouver un débat apaisé sur le sujet », estime auprès du Monde le député de l’Ain.
Ce qui ne le conduit pas forcément à défendre des objectifs différents de ceux du patron de sa formation : il votera contre la loi asile-immigration déposée par le gouvernement et actuellement examinée par le Parlement, et considère que l’immigration est aujourd’hui « subie », « incomprise par la plupart des Français ».
Mais, résume-t-il de manière plus générale, « nous sommes dans un débat sur le degré là où on devrait être dans un débat sur la nature de l’immigration ». En conséquence, Damien Abad prône donc un « changement systémique ». L’ancien centriste s’est rendu récemment au Canada, pays qui fixe chaque année des quotas concernant le nombre d’immigrés à accueillir sur son territoire. Et comme François Fillon pendant la campagne présidentielle de 2017, l’élu préconise de transposer ce modèle en France.
Un « système de points » pour évaluer l’intégration
Il souhaite « que les régions et les filières professionnelles fassent remonter leurs besoins » pour que des « quotas soient votés chaque année par le Parlement ». Mais à la différence de l’ancien premier ministre, le député veut adjoindre à cette procédure un « système de points », « pour prendre en compte les capacités d’intégration ». Ce qui inclurait notamment l’expérience professionnelle, les ressources financières ou encore la maîtrise de la langue des personnes souhaitant immigrer.
En janvier, Laurent Wauquiez défendait l’idée de réduire le niveau de l’immigration à moins de 100 000 entrées annuelles – un peu plus de 260 000 titres de séjour ont été délivrés en 2017. Un objectif que ne conteste pas Damien Abad. « Le chiffre de 100 000 entrées pourra être la conséquence de choix faits par les régions et par les branches. On doit le construire à partir d’un constat partagé », estime-t-il. En clair, tenter d’imposer une question de méthode, dans un débat bien souvent passionné.