La dette publique de la zone euro a baissé en 2017
La dette publique de la zone euro a baissé en 2017
Par Marie Charrel
L’endettement public de la zone euro est tombé à 86,7 % du produit intérieur brut l’an passé, selon Eurostat, contre 89 % en 2016.
A Lille, en mai 2012. / PHILIPPE HUGUEN / AFP
C’est un peu mieux. En 2017, la dette publique s’est établie à 86,7 % du produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro et à 81,6 % dans l’Union européenne, selon les chiffres publiés, lundi 23 avril, par Eurostat. C’est moins qu’en 2016, où elles étaient respectivement à 89 % et 83,3 % du PIB.
L’endettement de l’union monétaire poursuit sa lente décrue. Ces chiffres s’inscrivent dans un contexte où la dette publique et privée dans le monde – hors secteur financier – atteint des niveaux sans précédent, à 225 % du PIB mondial, selon les derniers chiffres du Fonds monétaire international (FMI).
Le ratio de déficit public a également baissé. Il est ainsi tombé de 1,5 % à 0,9 % du PIB en zone euro entre 2016 et 2017, et de 1,6 % à 1 % dans l’Union européenne.
- La Grèce détient toujours la palme de la dette publique la plus élevée
Sans surprise, la Grèce enregistrait toujours la dette publique la plus élevée en 2017, à 178,6 % du PIB, suivie par l’Italie (131,8 %), le Portugal (125,7 %), la Belgique (103,1 %) et l’Espagne (98,3 %). A l’inverse, les plus faibles ratios de dette publique ont été relevés en Estonie (9,0 %), au Luxembourg (23,0 %), en Bulgarie (25,4 %), en République tchèque (34,6 %), en Roumanie (35,0 %) et au Danemark (36,4 %), note Eurostat.
- 12 pays enregistrent un excédent budgétaire
Fait marquant : seuls deux Etats membres affichaient encore un déficit supérieur ou égal à 3 % du PIB en 2017 : l’Espagne (– 3,1 %) et le Portugal (– 3,0 %). Avec un déficit public de l’ordre 2,6 % du PIB, la France fait plutôt partie des élèves médiocres, au regard, par exemple, de la Finlande, dont le déficit est ressorti à 0,6 % du PIB seulement.
Et surtout, des douze pays qui affichent un excédent budgétaire : Malte (+ 3,9 %), Chypre (+ 1,8 %), la République tchèque (+ 1,6 %), le Luxembourg (+ 1,5 %), la Suède et l’Allemagne (+ 1,3 % chacune), les Pays-Bas (+ 1,1 %), le Danemark (+ 1,0 %), la Bulgarie (+ 0,9 %), la Grèce et la Croatie (+ 0,8 % chacune) ainsi que la Lituanie (+0,5 %).
- L’inquiétante hausse de la dette privée en France
La baisse des dettes publiques ne doit néanmoins pas masquer un autre phénomène, tout aussi inquiétant : la hausse de la dette privée. Notamment en France, le seul des grands pays européens où elle continue d’augmenter à un rythme soutenu. En septembre 2017, la dette privée hexagonale était ainsi de 129,6 % du PIB (contre 120,3 % en zone euro), en hausse de 30 points sur dix ans, selon la Banque de France. Elle frôle désormais le niveau espagnol (131,5 %), qui dépassait les 190 % du PIB au plus fort de la crise.
Dans le détail, la dette des ménages français s’élevait à 58 % du PIB l’an passé, et celles des entreprises non financières, à 71,6 % du PIB. « La croissance française est très intensive en dette privée », explique Ludovic Subran, directeur de la recherche macroéconomique du groupe Allianz. Selon ses calculs, la dette privée a progressé de 4,80 euros pour 1 euro de hausse du PIB entre fin 2016 et fin 2017. C’est plus qu’aux Etats-Unis (1,60 euro) ou en Chine (3,10 euros). Et cela signifie que les emprunts des entreprises tricolores, parfois mal utilisés, échouent à financer suffisamment la croissance.