Le gouvernement israélien annule son plan d’expulsion de migrants africains
Le gouvernement israélien annule son plan d’expulsion de migrants africains
Le Monde.fr avec AFP
Les expulsions visaient une partie des 42 000 migrants d’origine érythréenne et soudanaise vivant actuellement illégalement en Israël.
Manifestation d’opposants au plan gouvernemental visant à expulser 42 000 migrants d’Israël. / AMMAR AWAD / REUTERS
Le gouvernement israélien a annoncé mardi 24 avril avoir renoncé à son plan d’expulsion de migrants africains entrés illégalement dans le pays, faute d’avoir trouvé un pays tiers acceptant de les accueillir.
Les expulsions visaient une partie des 42 000 migrants d’origine érythréenne et soudanaise vivant actuellement illégalement en Israël. Les services du conseiller légal du gouvernement ont informé la Cour suprême de l’abandon du plan. Saisie par des organisations de défense des migrants, la Cour suprême israélienne avait déjà gelé le programme à la mi-mars, donnant à l’Etat jusqu’à cette date pour fournir l’argumentaire légal détaillé sur lequel reposait le plan.
3 500 dollars et un billet d’avion
Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou entendait expulser des milliers d’Erythréens et de Soudanais entrés illégalement en Israël et qui n’ont pas de demande d’asile en cours d’instruction. Il leur donnait le choix suivant : partir d’ici à début avril – soit pour leur pays d’origine, soit pour un pays tiers – ou aller en prison indéfiniment. Le gouvernement proposait 3 500 dollars et un billet d’avion pour gagner un pays africain jugé « sûr ». Selon les médias israéliens, il s’agissait du Rwanda.
Le plan avait suscité de nombreuses critiques, notamment de la part du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU mais aussi, en Israël même, de certains survivants de la Shoah.
Le gouvernement israélien avait tenté de rassurer début avril, annonçant avoir conclu un accord avec le Haut Commissariat des nations unies pour les réfugiés. Selon cet accord, « des pays développés comme le Canada, l’Allemagne ou l’Italie » avaient accepté d’accueillir une partie des migrants concernés. Mais l’Allemagne et l’Italie avaient aussitôt répondu « ne pas avoir connaissance d’une demande concrète concernant une prise en charge de réfugiés vivant en Israël, en particulier originaires de pays africains ».
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