Premiers signes de ralentissement sur le marché immobilier
Premiers signes de ralentissement sur le marché immobilier
LE MONDE ARGENT
Si les prix continuent d’augmenter, en particulier en région parisienne, ce n’est plus le cas du volume de transactions.
« A Paris, la tendance haussière est appelée à se prolonger au moins jusqu’en avril 2018, où l’on attend un prix au m² aux alentours de 9 300 euros, en hausse de 9 % sur un an » (Photo: immeubles à Paris, dans le 17e arrondissement). / Jérôme Porier
Après une année 2017 record, une accalmie se dessine sur le marché immobilier, suggèrent les notaires dans leur dernière note de conjoncture. Après avoir atteint un pic de 969 000 ventes sur douze mois à fin janvier 2018, le rythme des transactions a légèrement ralenti à fin février, à 965 000 ventes. Un petit ralentissement qui laisse espérer un assagissement des prix dans les prochains mois.
Aux yeux des notaires, deux signaux étayent ce scénario : la diminution des flux de nouveaux crédits au logement des ménages et le fait que 42 % des banques déclarent une baisse de la demande de crédits à l’habitat. Les notaires anticipent un atterrissage en douceur, « laissant présager des volumes plus raisonnables en 2018, l’effet de rattrapage des prix en province globalement plus raisonnables qu’en région parisienne étant sans doute atteint ».
Au quatrième trimestre 2017, la hausse des prix se poursuivait toujours : +3,4 % en rythme annuel, après +3,3 % au troisième trimestre 2017. Mais la hausse ralentit puisque les prix n’ont augmenté que de 0,5 % au quatrième trimestre, après une progression de 0,9 % au troisième.
Baisse des prix à Saint-Etienne
Cette croissance est plus marquée en Ile-de-France avec une augmentation des prix de 5,1 % sur un an au quatrième trimestre 2017. En province, les prix de l’ancien ont crû de 2,7 % entre les quatrièmes trimestres 2016 et 2017.
Dans les grandes villes de province, les prix étaient stables ou orientés à la hausse au quatrième trimestre 2017. Seule exception, Saint-Étienne (Loire) qui affiche des prix en baisse de 4 % sur an. A Grenoble (Isère), Dijon (Côte-d’Or), Nice (Alpes-Maritimes), Montpellier (Hérault) et Tours (Indre-et-Loire), les prix sont stables.
Bordeaux (Gironde) caracole toujours en tête avec une hausse de 16 % sur un an et un prix au m² médian de 3 930 euros. À Nantes (Loire-Atlantique), Annecy (Haute-Savoie), Lyon (Rhône), Lille (Nord) et Toulouse (Haute-Garonne), le prix médian augmente également significativement, entre 5 % et 8 %. Dans les autres grandes villes, la hausse est plus modérée, entre 2 % et 5 %.
La projection des indices de prix à fin mai 2018, à partir des avant-contrats permet d’anticiper une poursuite de la hausse, que ce soit pour les appartements anciens (+4 % sur un an) ou les maisons anciennes (+2,2 %). A Paris, la tendance haussière est appelée à se prolonger au moins jusqu’en avril 2018, où l’on attend un prix au m² aux alentours de 9 300 euros, en hausse de 9 % sur un an.
En province, l’augmentation des prix se tasserait. A fin avril 2018, les évolutions sur un an seraient de +2,3 % pour les appartements anciens et de +1,9 % pour les maisons anciennes. D’une manière générale, les notaires constatent une accalmie sur le volume des transactions au début de 2018 avec des prix qui se maintiennent.