TV – « Les Génériques de séries » ou l’art de l’intro
TV – « Les Génériques de séries » ou l’art de l’intro
Par Martine Delahaye
A voir aussi ce soir. Ritournelle d’images, de notes entêtantes, débauche d’esthétisme… un documentaire analyse ces petites « bulles de désir » (sur Canal+ à 21 h 50).
Générique - La Quatrième Dimension (The Twilight Zone - Intro)
Durée : 00:33
Sur fond de plans en noir et blanc invitant à un voyage mental, une voix embarque vers l’autre côté du réel : « Apprêtez-vous à entrer dans une nouvelle dimension, qui ne se conçoit pas seulement en termes d’espace, mais où les portes entrebâillées du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais… » Comme tout bon générique, mais plus que tout autre, celui de la série américaine The Twilight Zone (La Quatrième Dimension, 1959-1964) se voulait à la fois une création artistique et un pont pour que le téléspectateur entre dans le monde de la fiction. « Celui de The Twilight Zone représente en quelque sorte l’idéal platonicien du générique de série (…). C’était comme entrer dans une galerie d’art », note l’un des spécialistes filmés par Olivier Joyard dans son documentaire Les Génériques de séries.
Dexter | Morning Routine | Michael C. Hall SHOWTIME Series #Dexter10
Durée : 01:57
Pour décrypter la riche histoire des formes prises par le générique et l’imaginaire qui s’y attache, le documentariste a notamment rencontré le sarcastique David Chase, passionnant à propos du générique des Soprano, ainsi que Steve Fuller et Mark Gardner, qui narrent avec précision comment ils ont cocréé le générique de Mad Men (« C’est l’histoire d’un gars perdu dans le rêve américain qu’il vend via la publicité »).
Tout sériephile le sait : il suffit souvent de réentendre quelques notes du générique d’une série dont on était un(e) fan, surtout enfant ou adolescent, pour que l’on se sente propulsé dans le passé, que resurgisse de grosses bulles d’émotion, et même l’envie d’entonner cet air en forme de ritournelle.
Grands compositeurs
La musique pouvant jouer un rôle d’icône de la série plus encore peut-être que ses images, on se serait attendu à ce que cet aspect très particulier du générique soit davantage mis en exergue – notamment dans la dernière partie du documentaire, qui s’égare dans son sujet à propos de la série Better Things. Mais que l’on se rassure, Olivier Joyard a tout de même fait place à deux grands compositeurs : W. G. Snuffy Walden, auteur du générique de The West Wing, et le plus grand de tous à nos yeux, Angelo Badalamenti, qui a signé les envoûtantes mélopées de Twin Peaks.
Twin Peaks Intro High Quality
Durée : 03:01
Les Génériques de séries, d’Olivier Joyard (France, 2018, 73 minutes). Disponible sur Canal+ à la demande.