« Otages à Entebbe » : une transposition maladroite de la prise d’otages de 1976
« Otages à Entebbe » : une transposition maladroite de la prise d’otages de 1976
Par Jean-François Rauger
Le cinéaste brésilien José Padilha se saisit à son tour de l’événement guerrier spectaculaire mais plombe son film avec des séquences chorégraphiques malvenues.
Il y eut déjà quatre transpositions cinématographiques ou télévisuelles mettant en scène l’intervention militaire israélienne qui a délivré les passagers du vol d’Air France pris en otages et détenus dans l’aéroport d’Entebbe, en Ouganda, dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976. Evènement guerrier spectaculaire que le cinéma n’avait déjà pas manqué d’exploiter, « à chaud ». L’adaptation de José Padilha, cinéaste brésilien ayant obtenu l’Ours d’Or au Festival de Berlin en 2007 pour Troupe d’élite, auteur à Hollywood, depuis, d’un remake de Robocop, semble choisir une relative sobriété, en se concentrant, hélas sans trop de surprises, sur les lourds cas de conscience et les états d’âme des divers protagonistes. Ceux des deux pirates de l’air allemands, notamment, s’offusquant de la sélection des passagers, par leur complices palestiniens du FPLP, entre juifs et non-juifs.
Une faute de goût
Le récit s’attarde aussi sur le débat qui oppose Ythzak Rabbin, alors premier ministre d’Israël, prudent et indécis, et Shimon Peres, ministre de la défense, partisan d’une intervention militaire. Lorsque l’assaut survient, Padilha a eu l’idée d’entrecouper les séquences d’action avec des plans d’une chorégraphie d’Ohad Naharin, faute de goût qui plombe irrémédiablement le film, supplément d’âme artistique qui contredit à la fois la dimension spectaculaire du projet tout autant que la volonté de rigueur froide affichée.
Otages à Entebbe - Bande Annonce Officielle - UGC Distribution
Durée : 01:28
Film américain de José Padilha. Avec Daniel Brühl, Rosamond Pike, Eddie Marsan. (1h47). Sur le web : www.ugcdistribution.fr/film/otages-a-entebbe