Des chèvres mohair, au Salon de l’agriculture, à Paris, en mars 2010. / LIONEL BONAVENTURE / AFP

Des groupes internationaux de l’habillement, dont Gap, Zara, H&M et Topshop ont annoncé mercredi 2 mai avoir renoncé à se fournir en laine mohair, à la suite de la diffusion par PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) d’une vidéo montrant des chèvres maltraitées, tournée, selon l’ONG, en Afrique du Sud.

L’organisation de défense du bien-être animal affirme que cette vidéo a été « réalisée par un témoin » et « contient des images tournées en janvier et février de cette année dans 12 élevages différents » en Afrique du Sud, pays d’où provient plus de la moitié du mohair vendu dans le monde. Sur ces images, des chèvres angoras dont la laine sert à faire des pulls, des écharpes ou des couvertures, sont notamment traînées par les cornes et les pattes, soulevées par la queue et jetées au sol par les tondeurs. Peta a demandé l’ouverture d’une enquête aux autorités sud-africaines.

Des porte-parole des groupes H&M, Gap Inc. (Athleta, Banana Republic, Gap et Old Navy), Inditex (Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara home, Uterqüe) et Arcadia (Topshop, Topman, Burton Menswear, Dorothy Perkins, Evans, Miss Selfridge, Outfit Kids, Wallis), contactés par l’Agence France-Presse (AFP), ont confirmé s’être engagés à bannir d’ici à 2020 la laine mohair.

« Aucun standard crédible »

Le suédois H&M a toutefois précisé n’utiliser qu’une proportion infime de mohair dans ses collections (0,044 % des fibres utilisées), et pour son rival espagnol Inditex cette matière ne représente qu’« un petit nombre de produits ».

« Aucun standard crédible ne permet à ce jour une information transparente et contrôlable de la production de mohair », a affirmé un porte-parole de H&M à l’AFP, ajoutant que le groupe « continue ses recherches de fibres alternatives ». « Inditex déplore les pratiques cruelles dans les fermes de mohair sud-africaines mises au jour par PETA », a déclaré le groupe espagnol, précisant toutefois n’avoir « en l’espèce pas de preuves de l’existence de faits semblables à ceux dénoncés par PETA dans les élevages auprès desquels s’approvisionnent [ses] fournisseurs ».

La question du bien-être animal a également conduit récemment une série de marques, telles que Gucci et Versace, à bannir la fourrure de leurs collections.

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