En Italie, des négociations de la « dernière chance »
En Italie, des négociations de la « dernière chance »
Le Monde.fr avec AFP
Deux mois après les législatives, le président de la République reçoit lundi, pour une nouvelle et dernière consultation, les dirigeants des formations politiques.
Le chef de la Ligue, Matteo Salvini, et Silvio Berlusconi, en avril. / ALESSANDRO DI MEO / AP
Des négociations de la « dernière chance » sont organisées lundi 7 mai en Italie dans le bureau du président de la République, Sergio Mattarella, deux mois après les élections législatives. Ce dernier menace de nommer un gouvernement technique si aucune majorité politique ne se dessine.
La coalition de droite, arrivée en tête avec 37 % des voix et emmenée par la Ligue (extrême droite) – avec à ses côtés Fratelli d’Italia (extrême droite) et Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi –, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), premier parti avec plus de 32 %, et le Parti démocrate (PD, centre gauche), tombé à 19 %, doivent se succéder au palais présidentiel à partir de 10 heures. Les petites formations et les présidents du Parlement seront reçus en fin d’après-midi.
Des tentatives d’alliance entre le M5S et la coalition de droite ont échoué, la Ligue de M. Salvini refusant de lâcher son allié, M. Berlusconi, avec lequel M. Di Maio (M5S) refuse catégoriquement de discuter.
Vers un gouvernement technique
Les responsables de la coalition de droite se sont retrouvés dimanche soir à Rome. Plusieurs d’entre eux ont réclamé que le président désigne M. Salvini comme chef du gouvernement, promettant de trouver dans les rangs des autres formations les quelques dizaines d’élus qui lui manquent pour former une majorité. Mais selon la presse italienne, M. Mattarella exige des garanties.
Le président italien se prépare plutôt à nommer un gouvernement technique sur le modèle de celui de l’économiste Mario Monti (2011-2013). Il serait chargé de gérer le pays, de lui rendre la voix qu’il a perdue ces derniers mois sur la scène internationale et de tenir au moins jusqu’à l’adoption du budget.
M. Mattarella veut en confier la direction à une personnalité neutre mais compétente, peut-être une femme. La presse se perd en conjectures et aligne les noms, sans qu’aucun sorte du lot pour l’instant. Il est fréquent que la formation d’un gouvernement prenne des semaines en Italie – en moyenne un mois et demi. Mais cette fois, la situation semble difficile à dénouer.