Mobilisation internationale pour la poétesse chinoise Liu Xia, veuve du dissident Liu Xiaobo
Mobilisation internationale pour la poétesse chinoise Liu Xia, veuve du dissident Liu Xiaobo
Le Monde.fr avec AFP
A l’initiative du Pen Club américain, une société d’écrivains, et d’Amnesty International, 28 intellectuels ont diffusé sur internet, mercredi, des vidéos dans lesquelles ils lisent des poèmes de Liu Xia.
Des artistes et des écrivains, en France et aux Etats-Unis, se mobilisent pour obtenir des autorités chinoises la libération de la poétesse Liu Xia, veuve du dissident Liu Xiaobo. A l’initiative du Pen Club américain, une société d’écrivains, et d’Amnesty International, 28 intellectuels ont diffusé sur internet, mercredi 16 mai, des vidéos dans lesquelles ils lisent des poèmes de Liu Xia.
Parmi les signataires figure le Prix Nobel de littérature 2003, l’Australo-Sud-Africain John Maxwell Coetzee, et l’écrivain chinois contestataire Ma Jian, installé à Londres.
Amnesty a lancé un hashtag sur le réseau social Twitter pour appuyer cette demande de libération : #FreeLiuXia.
Mme Liu, 57 ans, est sous très étroite surveillance du régime communiste depuis que son époux a obtenu le prix Nobel de la paix 2010, avant de mourir en détention d’un cancer, en 2017.
Liu Xiaobo avait été condamné en 2009 à onze ans de prison pour « subversion » pour avoir cosigné un appel en faveur de la démocratie en Chine.
Mme Liu, 57 ans, est sous très étroite surveillance du régime depuis que son époux a obtenu le prix Nobel de la paix 2010, avant de mourir en détention d’un cancer, en 2017. / AP
Prête à « se laisser mourir »
« Monsieur Xi Jinping, rendez sa liberté à Liu Xia ! » : dans une lettre ouverte, publiée par Le Monde lundi, une quarantaine de femmes ont également demandé au président chinois Xi Jinping de rendre sa liberté à Liu Xia.
« Nous vous demandons, au nom de notre commune humanité, de lui permettre de jouir enfin de toutes les libertés qui sont formellement garanties par la Constitution chinoise », a écrit ce collectif de femmes, parmi lesquelles la philosophe Elisabeth Badinter et l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
Selon l’un de ses proches, l’écrivain dissident Liao Yiwu, qui vit en Allemagne, la poétesse lui a confié il y a deux semaines par téléphone qu’elle était prête à « se laisser mourir », les autorités chinoises lui interdisant de quitter le pays.
Inquiets pour l’état psychologique de Mme Liu, cinq diplomates, dont un Allemand, un Britannique, un Canadien, un Français et un représentant de l’Union européenne, ont été refoulés vendredi de la résidence de Liu Xia alors qu’ils tentaient de lui rendre visite.
Pékin a appelé, lundi, les diplomates étrangers à « respecter la souveraineté » de la justice chinoise.