Emmanuel Macron n’entend pas « réinventer de grands dispositifs » pour les banlieues
Emmanuel Macron n’entend pas « réinventer de grands dispositifs » pour les banlieues
Le Monde.fr avec AFP
Le président présentera le 22 mai des mesures pour améliorer la vie dans les quartiers dits difficiles. Si Jean-Louis Borloo a proposé 19 programmes pour « faire revenir la République » dans les quartiers, l’Elysée veut mobiliser autour de « projets locaux ».
L’ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo, le 13 novembre 2017, à Paris. / LUDOVIC MARIN / AFP
Il n’y aura de grand « plan » Macron pour les banlieues. Le président de la République annoncera bien mardi, devant plusieurs centaines de personnes, dont des élus, des entrepreneurs, des acteurs de terrain et des habitants, des mesures pour améliorer la vie dans les quartiers dits difficiles. Mais il ne s’agira « pas d’un plan, l’idée c’est davantage de sonner la mobilisation et de partir de la base, des projets et des habitants », a expliqué la présidence, vendredi 18 mai.
Six mois après son discours sur la politique de la ville de Tourcoing en novembre, Emmanuel Macron « va rappeler sa vision et insister sur le fait que toute la politique du gouvernement concourt à l’amélioration de la vie dans les banlieues », a ajouté l’Elysée.
« L’enjeu n’est pas de réinventer de grands dispositifs », qui « viennent d’en haut », mais d’« être efficace » en favorisant « la mobilisation » autour de « l’émergence de projets locaux », ajoute la présidence, le tout sans annoncer de moyens financiers supplémentaires. « Il y a beaucoup d’argent qui a été mis, il y en aura probablement un peu plus sur un certain nombre de dispositifs mais l’enjeu n’est pas tant budgétaire que de mobilisation et de faire en sorte que ça fonctionne. »
Pas d’annonces liées au rapport Borloo
M. Macron est attendu sur ce sujet. Surtout après la remise, il y a un mois, du rapport Borloo. Ce rapport, rendu à l’exécutif à la fin d’avril par l’ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo proposait 19 programmes pour « faire revenir la République » dans les quartiers face au « repli identitaire et communautaire », allant de la « relance immédiate de la rénovation urbaine » à la réorganisation de l’école en passant par la création d’une « académie des leaders » inspirée de l’ENA.
A cette occasion, le premier ministre, Edouard Philippe, avait fait savoir que les conclusions du rapport, couplées aux résultats des concertations menées à l’initiative du ministre de la cohésion des territoires Jacques Mézard « permettraient de nourrir le plan de mobilisation en faveur des quartiers qui sera[it] annoncé par le Président de la République dans le courant du mois de mai ».
« Le gouvernement n’a pas attendu le rapport Borloo pour agir. De nombreuses actions qu’il propose sont en train d’être mises en œuvre », se défend l’Elysée.
Et de rappeler la mise en place depuis la rentrée 2017 du dédoublement des classes de CP, le développement des emplois francs, l’introduction de la police de sécurité du quotidien, ainsi que le doublement des fonds consacrés à la rénovation urbaine de 5 à 10 milliards d’euros.
Les maires ont apporté jeudi leur soutien aux principales orientations du rapport Borloo et appelé le président de la République à le prendre « en compte », selon François Baroin (LR), le président de l’Association des maires de France (AMF).