Emmanuel Macron multiplie les appels aux entreprises françaises et étrangères pour qu’elles aident l’intérêt général. / GONZALO FUENTES / REUTERS

« Tech for Good » : avec ce nouveau sommet, le président Emmanuel Macron veut convaincre les dirigeants et acteurs de la high-tech mondiale de s’engager en faveur des « biens communs » (éducation, emploi, santé, etc).

Parmi la soixantaine d’invités de ce déjeuner à l’Elysée, qu’il reçoit à huis clos mercredi 23 mai, figurent Mark Zuckerberg (Facebook) qui reviendra d’une audition devant le Parlement européen sur le pillage des données de ses utilisateurs, Satya Nadella (Microsoft), Dara Khosrowshahi (Uber), Ginni Rometty (IBM), Bill McDermott (SAP), Alex Karp (Palantir) ou encore Jimmy Wales (Wikimedia) ainsi que des patrons français (Free, Orange, SNCF, Sanofi, BNP Paribas, Thales, OpenClassrooms…) et des intellectuels, aux côtés du président rwandais Paul Kagame.

Après le déjeuner, les chefs d’entreprise se retrouveront à l’hôtel Bristol, situé tout près de l’Elysée, pour des ateliers consacrés à l’avenir du travail, de la diversité et de l’éducation, en présence de plusieurs ministres du gouvernement.

Plusieurs grands groupes doivent faire dans la journée des annonces montrant leur engagement en matière sociale, en particulier en Afrique. Leurs efforts seront mis en valeur en fin de journée par le premier ministre Edouard Philippe qui clôturera le sommet à Matignon. A la même heure, Emmanuel Macron recevra en tête-à-tête à l’Elysée les patrons de Facebook, IBM, Uber et Microsoft.

Le « moment Macron » dans la tech américaine

Emmanuel Macron, qui veut faire de la France une « startup nation », « cherche à initier un dialogue » avec ces grands patrons, « à avoir des discussions parfois franches, directes, parler de la régulation ou de la gouvernance internationale », expliquent les conseillers de l’Elysée.

Considéré comme l’ami des entreprises après ses décisions fiscales avantageuses (réduction de l’impôt sur la fortune et sur les plus-values financières), le président français est en même temps l’un des acteurs plus actifs à Bruxelles pour réclamer une taxation plus forte des groupes internet, dont certains des plus puissants paient très peu d’impôt en France.

« Il y a un moment Macron dans le monde de la tech américaine, un effet de mode de ce président jeune qui réforme le pays. Mais les entreprises savent qu’elles ont un problème de réputation qui peut prendre une dimension économique », souligne l’Elysée.

Emmanuel Macron a déjà organisé plusieurs fois des réunions de grands patrons depuis son arrivée au pouvoir, pour les convaincre d’investir en France (sommet « Choose France » en janvier) ou de s’engager pour l’environnement (« One Planet Summit » en décembre).