La justice américaine interdit à Donald Trump de bloquer ses critiques sur Twitter
La justice américaine interdit à Donald Trump de bloquer ses critiques sur Twitter
Le Monde.fr avec AFP
La possibilité de réagir et commenter les tweets présidentiels s’inscrit dans l’exercice de la liberté d’expression protégée par le premier amendement de la Constitution.
Le nombre de personnes bloquées par Donald Trump sur Twitter est inconnu.
Le président américain Donald Trump n’a pas le droit d’empêcher ses détracteurs de le suivre sur le réseau social Twitter, a jugé, mercredi 23 mai, Naomi Reice Buchwald, une magistrate fédérale de New York.
La possibilité de réagir aux tweets présidentiels, en les commentant, s’inscrit dans l’exercice de la liberté d’expression protégée par le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis. Selon elle, M. Trump a commis une faute en bloquant certains de ses abonnés sur son compte Twitter personnel, @realDonaldTrump, suivi par 52 millions de personnes, a estimé la juge Buchwald :
« Dans cette affaire, on demande à la justice d’évaluer à l’aune du premier amendement si un responsable gouvernemental peut bloquer une personne sur son compte Twitter en réaction aux opinions politiques exprimées par cette personne. On demande parallèlement si cette analyse diffère parce que le responsable est le président des Etats-Unis. La réponse aux deux questions est non. »
Ce dossier est né d’une plainte déposée par sept personnes – Rebecca Buckwalter, Philip Cohen, Holly Figueroa, Eugene Gu, Brandon Neely, Joseph Papp, Nicholas Pappas – qui avaient été « bloquées » par M. Trump, auxquelles s’est joint le Knight First Amendment Institute de l’université de Columbia. Cela les empêchait de voir les tweets postés quasi quotidiennement par le président, et d’y répondre directement.
Pas d’injonction ordonnant à M. Trump de les « débloquer »
Le nombre de personnes bloquées par Donald Trump sur Twitter est inconnu. Les commentaires des personnes bloquées sont moins visibles car ils ne figurent pas sur le fil des réactions aux tweets du président, qui a fait de son compte Twitter son outil de communication préféré.
La juge Buchwald n’a pas pris d’injonction ordonnant précisément au président des Etats-Unis de « débloquer » ces personnes, estimant qu’il revenait à celui-ci de le faire en interprétant son jugement.