L’inculpation du producteur Harvey Weinstein, pour un viol et une fellation forcée, est « un souffle d’espoir de changement », lâche Judith Godrèche, dans une interview au Journal du dimanche (JDD) du 27 mai. Dans le cinéma dès l’âge de 13 ans, elle est l’une des actrices à avoir témoigné dans la presse contre le producteur déchu. Elle avait décrit en octobre au New York Times avoir été victime de harcèlement sexuel de la part d’Harvey Weinstein dans une chambre d’hôtel à Cannes en 1996, quand elle avait 24 ans.

« J’étais extrêmement fébrile » en apprenant la nouvelle, plus de sept mois après les premières accusations portées contre lui. « J’avais du mal à y croire, poursuit l’actrice française. Que cet homme se retrouve devant la justice sonne comme une petite révolution. »

Un homme qu’elle pensait « intouchable »

« Je ressens le réel désir de changement à Hollywood, une force en marche, passionnée, mais il s’agit de révolutionner un système tellement bien huilé que ça ne se fera pas du jour au lendemain », juge-t-elle toutefois, estimant que « cette nouvelle doit semer le doute chez ceux qui se croient protégés ».

« En octobre 2017, lorsque j’ai accepté de me confier [au New York Times], il paraissait impensable que Weinstein finisse un jour devant un tribunal, dit encore Judith Godrèche. Pour tous, c’était l’homme intouchable, appartenant à cette caste dont l’impunité ne saurait être remise en question et dont le statut était ultraprotégé. »

Elle raconte aussi à quel point témoigner dans la presse a été « vertigineux », et que « le plus difficile » avait été de devoir parler à ses enfants de ce qui s’était passé. L’actrice, qui a reçu des « réactions de solidarité » après son témoignage, confie avoir « un projet de film qui mêle l’expression corporelle et le dénouement d’un triste secret, sur le pouvoir thérapeutique de la danse ».