Des spectateurs regardent les matchs sur écran géant, sur l’ancienne place des Mousquetaires, dimanche 27 mai. / Christophe Ena / AP

C’est en quelque sorte la lose des lucky losers... Les lucky losers – littéralement les « perdants chanceux » –, ce sont ces joueurs éliminés au dernier tour des qualifications et repêchés pour intégrer le grand tableau à la faveur d’un forfait de dernière minute.

L’édition 2018 est en la matière rocambolesque. Ont eu la bonne surprise de se retrouver dans cette position l’Ukrainien Sergiy Stakhovsky, le Canadien Peter Polansky, l’Allemand Oscar Otte, puis l’Estonien Jurgen Zopp, l’Italien Simone Bolelli, le Belge Ruben Bemelmans et enfin l’Egyptien Mohamed Safwat.

Dimanche matin, après le forfait de l’Australien Nick Kyrgios, un énième perdant chanceux, le 8e donc depuis le début du tournoi, a été repêché. S’en est suivi un long moment de flottement pour connaître le futur adversaire de Bernard Tomic ce lundi au premier tour.

Le joueur fantôme.

Seul Mohamed Safwat avait émargé hier sur la liste (établie selon le classement) que les joueurs battus au troisième tour des qualifications doivent parapher chaque matin du premier tour pour pouvoir prétendre au statut de lucky loser. C’est ce qui lui a permis de remplacer Viktor Troicki après son retrait hier à l’aube face à Grigor Dimitrov (match que l’Egyptien a perdu).

Le suivant dans la liste ? L’Indien Prajnesh Gunneswaran. Las, il avait déjà quitté Paris depuis longtemps, engagé dans le Challenger de Vincence (Italie). Un « perdant chanceux malheureux » en somme.

Le suivant, ensuite, dans la liste ? L’Argentin Marco Trungelliti, 190e mondial. Lui aussi avait quitté Paris, direction l’Espagne, qu’il voulait faire visiter à ses proches venus d’Argentine. Mais n’étant inscrit à aucun tournoi, lui peut prétendre à être l’élu. Il lui suffit pour cela d’émarger avant 10 h 30 ce lundi, son match contre Tomic ayant été programmé à 11 heures.

Aussitôt prévenu, Marco Trungelliti décide donc de faire demi-tour... en voiture : 1 000 km séparent Barcelone de Paris. Malgré les près de 10 heures de route, l’Argentin a estimé que le jeu en valait la chandelle. Sa signature vaut tout simplement 20 000 euros, soit le chèque qu’il va recevoir en participant au premier tour de Roland-Garros.

Mais au fait, pourquoi tant de lucky losers cette année ? D’habitude, on en compte plutôt un ou deux, rarement plus. L’explication est somme toute prosaïque. Auparavant, un joueur diminué engagé dans le tableau principal choisissait souvent de se présenter malgré tout sur le court... pour renoncer après seulement quelques jeux.

Mais pour éviter ces simulacres de matchs, les amendes se sont durcies et le règlement ATP a changé. Depuis cette année, celui qui abandonne avant de jouer encaisse tout de même la moitié de son prize money. Et celui qui le remplace, l’autre moitié. Aussi les joueurs sont-ils tentés de renoncer plus facilement.

Avant, le joueur qui était le 8e sur la liste n’avait aucune chance d’être repêché. Et quittait donc le tournoi sans aucune illusion. Les joueurs auront sans doute retenu la leçon : désormais, même à cette place, une petite signature peut rapporter gros.

Aux dernières nouvelles, Marco Trungelliti, qui fait le voyage avec son frère, sa mère et sa grand-mère, était encore dans sa voiture :

L’Argentin est-il arrivé à Paris ? A-t-il réussi à fermer l’oeil cette nuit ? La suite du feuilleton ce lundi.

[Actualisation lundi matin : Marco Trungelliti est bien arrivé à Paris et a émargé à temps pour disputer son premier tour contre Tomic. La suite à lire demain sur le blog.]

  • LA PHRASE DU JOUR
« Je vais faire attention, je ne vais pas aller en boîte jusqu’à 6 heures du matin. Je n’irai que jusqu’à 4 heures ! »

Corentin Moutet (19 ans, 1,75 m), interrogé sur la façon dont il allait gérer les deux jours d’attente avant de rejouer, après sa victoire au premier tour dans le duel de générations et de taille avec Ivo Karlovic (39 ans, 2,11 m) sur le court n°7 (7-6, 6-2, 7-6) dimanche.

Le portrait de ce jeune joueur amateur de Verlaine est à lire ici : Roland-Garros, le « rêve familier » de Corentin Moutet

  • DEUX QUESTIONS À...

Durant la quinzaine, ce blog donne la parole aux petites mains du tournoi aux missions les plus improbables. Femmes et hommes de l’ombre, sans eux, Roland ne tournerait pas tout à fait rond.

MÉLISSA BRACI, 22 ANS, MADAME « OBJETS TROUVÉS »

Mélissa Braci, dans la salle des objets trouvés, dimanche 27 mai.

Quel est votre mission quotidienne ?

« Je travaille au service audit et qualité. Nous sommes 11. Le but, c’est de rendre l’expérience du client agréable et sans accroc, de faire en sorte que tout soit fluide, notamment les temps d’attente. Le matin, trois ou quatre d’entre nous sont chargés de mesurer les temps de passage aux portes du stade. Pour ça, on se met dans la file et on emprunte le même chemin que le visiteur. On fait ensuite remonter ces informations à notre superviseur. Ça fait beaucoup de marche par jour, car on fait aussi des audits restauration et propreté. »

C’est-à-dire ?

« On calcule aussi les temps d’attente dans les files devant les épiceries. On prend des photos des stands pour veiller à ce qu’ils soient bien achalandés et vérifier que les vendeurs respectent la RG attitude, à savoir une bonne posture, le sourire, etc. Et on fait des audits aussi sur la propreté du stade : regarder si les poubelles sont pleines, vérifier si les toilettes sont propres...

Et à côté de ça, on s’occupe des objets trouvés. Pour ça, on est en relation avec tous les points Information du stade, qui les collectent. L’objet que les gens perdent le plus c’est leur téléphone, là j’étais justement à en rendre un à son propriétaire. Ensuite, c’est beaucoup des casquettes et lunettes de soleil... »

  • LA PHOTO DU JOUR

Alexander Zverev, le 27 mai 2018 à Roland Garros. / ERIC FEFERBERG / AFP

Eliminé au premier tour l’an dernier, Alexander Zverev a cette fois passé sans encombre l’obstacle, expéditif face à Ricardas Berankis (6-1, 6-1, 6-2). L’Allemand tentera cette année de dépasser les huitièmes de finale, son meilleur résultat jusque-là en Grand Chelem.

  • LE PROGRAMME DU LUNDI 28 MAI

A suivre, notamment, les entrées en lice de Nadal, Djokovic, Mladenovic, Gasquet, Thiem et Sharapova.

Premier match sur chaque court à 11 heures. Les Français sont en gras.

Court Philippe-Chatrier

Petra KVITOVA (CZE) [8] - Veronica CEPEDE ROYG (PAR)
Rogerio DUTRA SILVA (BRA) - Novak DJOKOVIC (SRB) [20]
Danielle COLLINS (USA) - Caroline WOZNIACKI (DEN) [2]
Rafael NADAL (ESP) [1] - Simone BOLELLI (ITA)

Court Suzanne-Lenglen

Guillermo GARCIA-LOPEZ (ESP) - Stan WAWRINKA (SUI) [23]
Andrea PETKOVIC (GER) - Kristina MLADENOVIC (FRA)[29]
Andreas SEPPI (ITA) - Richard GASQUET (FRA)[27]
Maria SHARAPOVA (RUS) [28] - Richel HOGENKAMP (NED)

Court n°1

Benoit PAIRE (FRA) - Roberto CARBALLES BAENA (ESP)
Dominic THIEM (AUT)[7] - Ilya IVASHKA (BLR)
Laura SIEGEMUND (GER) - Coco VANDEWEGHE (USA)[15]
Barbora KREJCIKOVA (CZE) - Karolina PLISKOVA (CZE) [6]

Court n°3

Sofia KENIN (USA) - Naomi OSAKA (JPN) [21]
Roberto BAUTISTA AGUT (ESP) [13] - Denis ISTOMIN (UZB)
Diego SCHWARTZMAN (ARG) [11] - Calvin HEMERY (FRA)
Heather WATSON (GBR) - Oceane DODIN (FRA)

Court n°4

Caroline DOLEHIDE (USA) - Viktorija GOLUBIC (SUI)
Rebecca PETERSON (SWE) - Su-Wei HSIEH (TPE)
Mirza BASIC (BIH) - Adam PAVLASEK (CZE)

Court n°5

Camila GIORGI (ITA) - Grace MIN (USA)
Jiri VESELY (CZE) - Dusan LAJOVIC (SRB)
Jordan THOMPSON (AUS) - Casper RUUD (NOR)

Court n°6

Ana KONJUH (CRO) - Carla SUAREZ NAVARRO (ESP) [23]
Peter GOJOWCZYK (GER) - Cameron NORRIE (GBR)
Borna CORIC (CRO) - Philipp KOHLSCHREIBER (GER) [22]
Varvara LEPCHENKO (USA) - Elise MERTENS (BEL)[16]

Court n°7

Stefanos TSITSIPAS (GRE) - Carlos TABERNER (ESP)
Frances TIAFOE (USA) - Sam QUERREY (USA)[12]
Magdalena RYBARIKOVA (SVK) [19] - Luksika KUMKHUM (THA)
Lucie SAFAROVA (CZE) - Jessika PONCHET (FRA)

Court n°8

Ernests GULBIS (LAT) - Gilles MULLER (LUX)[29]
Marcos BAGHDATIS (CYP) - Santiago GIRALDO (COL)
Belinda BENCIC (SUI) - Deborah CHIESA (ITA)
Bernarda PERA (USA) - Elena VESNINA (RUS)

Court n°9

Lucky Loser () - Bernard TOMIC (AUS)
Daria KASATKINA (RUS) [14] - Kaia KANEPI (EST)
Tatjana MARIA (GER) - Kirsten FLIPKENS (BEL)
Horacio ZEBALLOS (ARG) - Yuichi SUGITA (JPN)

Court n°12

Karen KHACHANOV (RUS) - Andreas HAIDER-MAURER (AUT)
Mihaela BUZARNESCU (ROU) [31] - Vania KING (USA)
Albert RAMOS-VINOLAS (ESP) [31] - Mikhail KUKUSHKIN (KAZ)
Kateryna BONDARENKO (UKR) - Donna VEKIC (CRO)

Court n°14

Lara ARRUABARRENA (ESP) - Timea BABOS (HUN)
Jaume MUNAR (ESP) - David FERRER (ESP)
Lesia TSURENKO (UKR) - Stefanie VOEGELE (SUI)
Joao SOUSA (POR) - Guido PELLA (ARG)

Court n°15

Mandy MINELLA (LUX) - Maria SAKKARI (GRE)
Anastasija SEVASTOVA (LAT)[20] - Mariana DUQUE-MARINO (COL)
Malek JAZIRI (TUN) - Mikhail YOUZHNY (RUS)

Court n°16

Marco CECCHINATO (ITA) - Marius COPIL (ROU)
Dalila JAKUPOVIC (SLO) - Georgina GARCIA PEREZ (ESP)
Matthew EBDEN (AUS) - Thomas FABBIANO (ITA)

Court n°18

Katerina SINIAKOVA (CZE) - Victoria AZARENKA (BLR)
Madison KEYS (USA)[13] - Sachia VICKERY (USA)
Nikoloz BASILASHVILI (GEO) - Gilles SIMON (FRA)
John ISNER (USA)[9] - Noah RUBIN (USA)

Le tableau du simple messieurs

Le tableau du simple dames