« Mon précieux ». / ERIC FEFERBERG / AFP

Opposition de styles, jeudi 31 mai, sur le court Suzanne-Lenglen de Roland-Garros. Vainqueure de son premier match en tournoi du Grand Chelem mardi, Fiona Ferro, 257e joueuse mondiale, va tenter de prolonger l’aventure dans le tournoi parisien. Face à la jeune Française se dresse l’écueil Garbine Muguruza, qui a remporté le tournoi en 2016. Un « rêve » qui devient réalité pour la Française, heureuse d’avoir « pu honorer (sa) wild-card » après avoir échoué au premier tour à trois reprises.

Outre la pression du second tour, Fiona Ferro devra s’adapter à de nouvelles conditions, évoluant pour la première fois dans un grand court. « Je n’ai pas l’habitude, ce sera ma première fois », a-t-elle confié en conférence de presse. Mais elle s’est rassurée : « J’ai eu l’occasion pendant la journée des enfants de jouer sur le Suzanne Leglen. Ce sera des conditions similaires, je pense. » A quelques (milliers de) spectateurs près.

Garder également un œil sur : l’affrontement franco-tunisien entre Richard Gasquet et Malek Jaziri, le « never ending tour » de Julien Benneteau, qui fait étape en l’Argentine, un duel franco-français et une nouvelle apparition de Nadal.

  • LA PHRASE DU JOUR
Je ressens les choses dans mes tripes et je pense que les décisions que je prends dans la vie sont les bonnes, mêmes si elles peuvent ne pas paraître les bonnes décisions pour certains.

Qu’on se le dise, Novak Djokovic est de retour Porte d’Auteuil. Et que celui qui a compris ce dont parle le vainqueur de l’édition 2016 se désigne. Assurément, son coach mental et/ou « gourou », Pepe Imaz, devrait pouvoir nous en dire plus. Sur le court, « Nole » a fait du « Djoko », encore loin de son niveau d’il y a quelques années, mais le Serbe poursuit sa progression dans le tableau. Et non, rien de rien, non il ne regrette rien.

  • LE RETOUR VERS LE PASSE DU JOUR

Un jeune Américain, tentant de surmonter une crampe lors d’un match en cinq sets à Roland-Garros à l’aide d’un service à la cuillère. L’image vous évoque quelqu’un ? C’est normal. Sauf qu’à la différence de Michael Chang, vainqueur en 1989, cette stratégie n’a pas aidé Jared Donaldson à obtenir la victoire mercredi. Le joueur de 21 ans s’est finalement incliné face au Bulgare Grigor Dimitrov au terme d’un match marathon ayant duré 4 heures et 19 minutes (6-7 (2), 6-4, 4-6, 6-4, 10-8)

  • LA DISPARUE INCOGNITO DU JOUR

C’est la seule joueuse à avoir battu Serena Williams au premier tour d’un tournoi du Grand Chelem. C’était en 2012, à Roland-Garros. Désormais âgée de 35 ans, Virginie Razzano a disputé mercredi dans un anonymat relatif l’ultime rencontre de sa carrière au tournoi de la porte d’Auteuil. La Française, qui s’alignait en double avec Jade Suvrijn, s’est inclinée (6-4, 6-1) face à la paire Chan - Mattek-Sands, têtes de série numéro 4. Les temps changent.

  • LE PASSE RECOMPOSE DU JOUR

Sasha et son double.

« Un break concédé et une raquette cassée… Zverev n’est pas (du tout) dans son match ». Cette phrase, qui s’applique parfaitement à la situation rencontrée mercredi par Alexander « Sasha » Zverev face au Serbe Lajovic, n’est pas une création originale de Troisième Balle. C’était la formule choisie par France télévisions pour commenter le match de l’Allemand sur la terre battue parisienne… l’an passé face à Verdasco. Sauf que cette année, celui à qui l’on prédit un futur éclatant a su se reprendre, et remporter le match en cinq sets. Les temps changent, on vous dit.

  • L’ETRANGE ECHANGE DU JOUR

Entretien réalisé sans trucages lors de la conférence de presse de ********* ****** mercredi après-midi (réponse tout en bas de l’article). Amusé par l’accent d’un reporter d’une radio britannique, le joueur (une tête de série) n’a pas pu s’empêcher de réagir :

Vous avez remporté d’importants succès mais vous n’en avez pas eu sur le Grand Chelem encore. Est-ce que vous pensez que Roland-Garros va faire la différence ?
D’où êtes-vous ?
Je suis de Yorkshire en Angleterre.
Je vais y aller juste à cause de votre accent. Je n’ai pas compris un seul mot de ce que vous avez dit mais ce n’est pas important.
(Rires)
Est-ce que Roland-Garros va être le tournant pour vous et va vous permettre de basculer, d’avoir un succès au Grand Chelem ?
Puisque vous l’avez dit si gentiment, je vais commencer à y croire, oui.
(Rires)
On fait beaucoup de bruit autour. J’ai eu de très bonnes performances, j’ai remporté 2 finales et j’ai été deux fois finaliste. Si je ne gagne pas tout, tant pis, je n’y pense pas tous les jours. J’espère que je gagnerai encore des matchs ici. J’ai un adversaire trapu au prochain tour mais je vais essayer de jouer un match à la fois.
Q. Vous avez 21 ans, que faites-vous pour vous déconnecter, vous reconcentrer pour le prochain match ?
R. Je joue beaucoup sur ma PlayStation et cela me calme. Voilà ce que je fais tous les soirs.
Q. Vous aimez beaucoup jouer au tennis ?
R. Pas autant que votre accent.
(Rires)

En cas de victoire finale dudit joueur, le reporter s’est engagé à lui poser « de nombreuses questions ». Le début d’une belle histoire (à écouter en VO ici)

  • L’IMAGE DU JOUR

La femme qui smashe plus vite que son ombre. / CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Ombre et lumière, l’Ukrainienne Elina Svitolina lors de son match face à Viktoria Kuzmova.

  • DEUX QUESTIONS À…

Durant la quinzaine, ce blog donne la parole aux petites mains du tournoi aux missions les plus improbables. Femmes et hommes de l’ombre, sans eux Roland ne tournerait pas tout à fait rond.

… LOÏC SOUBIGOU, 20 ANS, CRIEUR

En deuxième année de droit franco-italien à Nanterre, Loïc Soubigou teste un tout autre genre de plaidoirie durant Roland-Garros.

- Que criez-vous donc depuis votre perchoir ?

« Je suis hôte d’accueil, je dois donc d’une part accueillir les spectateurs, et d’autre part m’occuper de la gestion de flux. Autrement dit, j’oriente les spectateurs sur Roland-Garros, je vérifie qu’ils sont bien dans la bonne file, qu’ils ont bien leur pièce d’identité. L’idée c’est de faire en sorte qu’ils entrent le plus rapidement possible dans le stade. En période de pointe, disons entre 10 h 30 et midi, je fais des annonces au mégaphone en français, puis en anglais. »

- Et les spectateurs, ils sont du genre dociles ou bien dissipés ?

« Ils sont relativement disciplinés, ils ont le sourire. Certains nous souhaitent bon courage pour la journée. C’est dynamique, ça change tous les jours, on pratique des langues étrangères… en plus de l’anglais, je parle allemand et italien. Les défauts ? A part les aléas climatiques, je n’en vois aucun. Hier [mardi], on a eu de la pluie mais on est équipé pour, on a poncho et parka ! »

Réponse : l’entretien concernait Alexander Zverev