Manga : « Grendel », la bonne surprise « dark fantasy »
Manga : « Grendel », la bonne surprise « dark fantasy »
Par Bernard Monasterolo
Dans un style « dark fantasy », la mangaka Mako Oikawa développe avec « Grendel » un monde chevaleresque et magique graphiquement très réussi.
« Grendel ». / © Mako Oikawa
L’heroic fantasy est un genre à part dans l’univers du manga, malgré la popularité récente et atypique que lui a apporté Fairy Tail. Et dans ce secteur déjà relativement confidentiel, le périmètre de la dark fantasy l’est encore plus. Quelques titres célèbres ont marqué le genre, comme Berserk, ou les magnifiques Claymore et Uber Blatt. Autant dire qu’avec son Grendel, la jeune auteure Mako Oikawa s’aventure sur un terrain dont les adeptes sont exigeants, surtout dans la catégorie seinen qui fédère une population souvent experte.
« Grendel » / © Mako Oikawa
A ce titre, Grendel s’en sort plutôt bien, même si on doute parfois de sa classification seinen – le récit est plutôt sombre mais saupoudré de quelques naïvetés sur les traductions et l’usage d’onomatopées un peu infantiles. Grendel, c’est le nom du premier monstre combattu par le roi Hroðgar dans la poésie épique anglo-saxonne Beowulf. Pourtant, difficile de voir à quoi cela fait référence dans ce manga qui ne fait pas d’économies en matière de créatures monstrueuses.
Dans ce monde, Camélia, une guerrière en difficulté dans son pays, se voit offrir un marché pour éponger sa dette : convoyer un jeune dragon vers une destination lointaine. Affublée d’une tare mystérieuse qui lui fait éprouver la souffrance des adversaires qu’elle tue, l’héroïne se lance dans un long et périlleux parcours où les dangers sont nombreux. Aux ennemis croisés sur son chemin s’ajoutent les trahisons de ses commanditaires et les magouilles et arrangements politiques de son royaume.
« Grendel ». / © Mako Oikawa
C’est une aventure fantastico-médiévale dans un univers marqué de quelques éclairs de poésie. On y retrouve du Square Enix et du Final Fantasy, et le dessin très travaillé de Mako Oikawa donne quelques bonnes surprises stylistiques. Excellente dans la représentation des personnages et des combats, la dessinatrice délaisse peut-être un peu les paysages et les ambiances, mais l’ensemble est très cohérent.
Peu connue, la jeune mangaka qui a sorti deux autres mangas édités au Japon, signe chez Komikku une première collaboration française.
Grendel, de Mako Oikawa, série en trois tomes en cours, volume 1, le 31 mai, éditions Komikku, 240 pages, 8,5 euros.
« Grendel ». / © Mako Oikawa