Brésil : démission du patron de Petrobras, fragilisé par une grève du secteur pétrolier
Brésil : démission du patron de Petrobras, fragilisé par une grève du secteur pétrolier
Depuis une dizaine de jours, les camionneurs et les travailleurs du secteur pétrolier ont bloqué le pays pour protester notamment contre la politique tarifaire de Petrobras.
Le patron de Petrobras, Pedro Parente, a démissionné vendredi 1er juin. / CARL DE SOUZA / AFP
Après plusieurs jours de grèves des transporteurs routiers et du secteur pétrolier à cause de la politique tarifaire de Petrobras, son patron, Pedro Parente, a annoncé sa démission vendredi 1er juin. « Pedro Parente a demandé à quitter ses fonctions de président de l’entreprise ce matin », a annoncé le groupe dans un communiqué, précisant que le conseil d’administration allait nommer un patron intérimaire.
Les actions du groupe public pétrolier brésilien Petrobras ont chuté de 16 % à la Bourse de Sao Paulo en réaction à cette annonce.
Ce départ est le résultat de dix jours de grèves des camionneurs à travers le pays. Résultats : routes bloquées dans tous les Etats du pays, pénurie d’essence, rayons de produits frais vides et aéroports incapables de fournir les avions en carburant.
Ce sont ensuite les travailleurs du secteur pétrolier qui s’étaient mis en grève en début de semaine, réclamant une réduction des prix des carburants et du gaz de ville, la fin de la politique de vente d’actifs de Petrobras et la démission de Pedro Parente.
Grève déclarée illégale
Pour mettre fin à la crise, le président brésilien Michel Temer a cédé aux revendications des grévistes en annonçant une baisse du prix du diesel, portant un coup à l’autonomie accordée à Petrobras à la fin de 2016 en matière de politique tarifaire. Il avait aussi annoncé la suppression de certains péages pour les chauffeurs de poids lourds.
La fédération brésilienne des salariés du secteur pétrolier avait appelé jeudi à suspendre la grève, déclarée illégale par la justice. Le tribunal supérieur du travail avait considéré mardi le mouvement « abusif » pouvant causer des préjudices « potentiellement graves » au pays.
En cas de non-respect de cette décision, les syndicats s’exposaient à des amendes quotidiennes de deux millions de réais (environ 537 000 dollars).