Tout savoir sur le Japon à la Coupe du monde de football
Tout savoir sur le Japon à la Coupe du monde de football
Par Corentin Lesueur
Placé dans un groupe H équilibré, le Japon, qui s’est séparé de Vahid Halilhodzic juste avant le Mondial, aura du mal à se qualifier. Ses stars, Kagawa et Okazaki, ont pris de l’âge.
Maxime Beaugrand — Le Monde
- Calendrier
19 juin : Japon-Colombie (14 heures, à Saransk)
24 juin : Japon-Sénégal (17 heures, à Kazan)
28 juin : Japon-Pologne (16 heures, à Volgograd)
Heure française
- Historique en Coupe du monde
Sixième participation, meilleur résultat : huitième de finale en 2002 et en 2010.
- Leur petit nom
Les Samouraïs bleus
- L’équipe qui devrait jouer
Eiji Kawashima – Hiroki Sakai, Maya Yoshida, Gen Shoji, Yuto Nagatomo – Kazuki Nagasawa – Keisuke Honda, Genki Haraguchi, Hotaru Yamaguchi, Shinji Kagawa – Shinji Okazaki
- Le sélectionneur
Akira Nishino, 63 ans. Cet ancien international a remplacé Vahid Halilhodžić (qui avait qualifié le Japon) en avril. Vahid l’a mal pris et a porté plainte. Nishino a toujours entraîné dans son pays (Osaka, Kobe, Nagoya).
Bilan de compétences
Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? « Parce que depuis 1998, nous alternons entre élimination au premier tour et huitième de finale. Or, nous étions sortis dès les poules, il y a quatre ans au Brésil. Logiquement, le tableau final nous attend. »
De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? « On a eu du retard à l’allumage mais depuis notre première apparition en Coupe du monde, en 1998, nous n’avons pas manqué une seule édition. Nous sommes la référence asiatique en matière de football, un point c’est tout. »
Si vous deviez vous donner trois qualités ? « Notre expérience : six joueurs présents en Russie affichent au moins 80 sélections. L’équipe peut se prévaloir d’un joueur de haut niveau à chaque ligne : Nagamoto, Kagawa ou Okazaki, pour ne citer qu’eux, ont fait leurs preuves en Europe. On compte enfin sur Sakai dans le couloir droit, en pleine bourre après sa belle saison avec Marseille. »
Et trois défauts ? « On a la fâcheuse tendance à ne pas sortir de groupe réputé “à notre portée”. Il y a quatre ans, contre la Colombie, la Grèce et la Côte d’Ivoire, nous n’avions pris qu’un point. Un changement de sélectionneur à quelques mois d’une Coupe du monde n’est jamais bon signe. Enfin, Shinji Okazaki n’a inscrit qu’une quinzaine de buts avec Leicester ces trois dernières années. »
Shinji Okazaki en cinq dates
1986 : Shinji Okazaki voit le jour à Takarazuka, la même année que Yuto Nagatomo et Keizuke Honda, soit les trois Nippons les plus capés encore en activité. Huit mois plus tard, naissance de Jamie Vardy.
2008 : le buteur du club du Shimizu S-Pulse est appelé pour la première fois en sélection nationale. Jamie Vardy intègre l’équipe première des Stocksbridge Park Steels, au septième échelon du football anglais.
2011 : Okazaki signe au VFB Stuttgart. Jamie Vardy est repéré par Fleetwod Town, qui monte en cinquième division anglaise.
【伝説サッカー史に残るゴール】 ヘアレス岡崎慎司バイシクルゴール
Durée : 01:17
2015 : Leicester casse sa tirelire au mercato d’été et s’attache les services de l’attaquant japonais pour onze millions d’euros, faisant alors d’Okazaki l’achat le plus onéreux de l’histoire du club. Il retrouve à la pointe de l’attaque Jamie Vardy, qui vient de contribuer largement au maintien de Leicester en Premier League.
2016 : Une saison plus tard, le duo d’attaque de Leicester, alimenté par Ryad Mahrez, accomplit l’exploit de la décennie dans le football européen en remportant la Premier League.
Figurez-vous Arsène
… que Keisuke Honda est propriétaire d’un club de football. En juin 2015, l’ancien milieu de terrain du Milan AC a acheté avec ses deux frères — Hiroyuki et Youji — 49 % du SV Horn, club d’une petite ville d’Autriche. A l’époque, ils croyaient dur comme fer à l’objectif Ligue des champions en 2020. Aujourd’hui, le SV Horn n’évolue qu’en troisième division autrichienne.
Le jour où…
Le Japon a joué en Corée du Nord. Drôle d’accueil pour un match sans enjeu. Le 15 novembre 2011, la Corée du Nord reçoit le Japon, déjà qualifié pour le tour suivant, dans le cadre des qualifications asiatiques pour le Mondial 2014. Dès leur arrivée à l’aéroport de Pyongyang, les Nippons comprennent qu’ils ne sont pas vraiment les bienvenus : contrôle d’identité de quatre heures, confiscation des biens particulièrement sensibles (bananes, soupes instantanées, chewing-gum) et sermon au moindre sourire de la délégation.
Il s’agit de la première opposition entre les deux équipes en terre nord-coréenne depuis près de vingt-deux ans. La Corée demande toujours réparation à son colonisateur lors de la seconde guerre mondiale, et le Japon n’entretient pas de relations diplomatiques avec la partie nord de la péninsule. L’hostilité des officiels et du public, dont les sifflets ont couvert l’hymne nippon, s’est finalement révélée efficace : leurs protégés se sont imposés 1-0.
Big Data
60. Le Japon n’occupe que le 60e rang du classement FIFA. Jamais les Nippons n’ont été aussi loin dans la hiérarchie depuis l’introduction de ce système, en 1993.
Le wiki de qui ?
Parmi les joueurs japonais les plus célèbres hors des frontières nationales, j’ai été élu meilleur joueur du championnat écossais. Les amateurs du jeu vidéo PES me connaissent pour les qualités plutôt favorables dont m’ont doté les développeurs.
Plateau télé
Point d’originalité mais difficile d’envisager un match des Samouraïs bleus sans un petit verre de nihonshu, plus souvent appelé « saké ». Les rencontres du groupe H seront aussi l’occasion de découvrir les happōshu, des bières locales qui surprendront plus d’un amateur de mousse par leur faible concentration en malt (pas plus de 25 %).
Dans l’assiette, on ne présente plus les yakitori, des petites brochettes de poulet grillé, que vous n’aurez pas de mal à trouver près de chez vous. Elles s’accompagneront parfaitement de quelques nikuman, des brioches à la farce de porc ou de bœuf haché.