L’opposant et ancien maire Daniel Ceballos, lors de sa libération, le 1er juin, à Caracas. / CARLOS BECERRA / AFP

Après avoir libéré 40 prisonniers politiques vendredi 1er juin, le président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro, en a relâché 40 autres samedi. « Aujourd’hui, ils sont quarante (…) à avoir bénéficié d’importants aménagements de peine », a annoncé le ministre de la communication, Jorge Rodriguez, dans une allocution à la télévision nationale.

Pression internationale

Ce geste d’apaisement survient alors que le président subit une forte pression internationale, après sa réélection contestée le 20 mai. Un scrutin notamment qualifié de « farce » par les Etats-Unis, le pouvoir ayant interdit aux deux principaux opposants au chavisme et à la principale coalition d’opposition d’y participer.

Parmi les détenus accusés de délits politiques libérés dans la première vague se trouvaient des figures importantes de l’opposition, tel l’ancien maire de San Cristobal, Daniel Ceballos, et le général à la retraite Angel Vivas.

Parmi ceux libérés samedi se trouvent le député suppléant Gilber Caro, 44 ans, emprisonné depuis janvier 2017 sous l’accusation de trahison de la patrie et de vol d’armes des forces armées, ainsi que Raul Emilio Baduel, fils du général emprisonné Raul Isaias Baduel − un ex-allié du défunt président Hugo Chavez –, dégradé en mars par le président Maduro pour « conspiration ».

« Chercher les voies démocratiques »

L’ex-député de Barinas (ouest), Wilmer Azuaje, arrêté en mai 2017 pour complot, figure également parmi les libérés. En juillet 2017, une photo de lui, enchaîné à une échelle dans un cachot des services de renseignement (Sebin) à Caracas, était parue.

Avant d’être libérés, les prisonniers doivent assister à une cérémonie devant la présidente de l’Assemblée constituante, Delcy Rodriguez, chargée des libérations par une Commission de la vérité. « Il faut s’éloigner de la haine et de l’intolérance, il faut chercher les voies démocratiques et pacifiques », a-t-elle déclaré aux détenus samedi, ajoutant que ces libérations se faisaient « au nom de la paix » et de la « réconciliation ». Ils resteront soumis à des mesures de contrôle, ne pourront pas quitter le territoire et n’ont pas, pour la plupart, l’autorisation de s’adresser à la presse.

Selon l’ONG Foro penal, le Venezuela compte quelque 350 « prisonniers politiques », ce que le gouvernement socialiste dément.