C’est une complicité qui en a révélé une autre. Yassine Atar, le petit frère du « cerveau » présumé des attentats du 13 novembre, a été remis à la France en vertu d’un mandat d’arrêt des juges antiterroristes, mardi 5 juin. Selon une source proche du dossier, il a été incarcéré dans la foulée à la prison de Fresnes, au sud de Paris.

Il a été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », et pour des « complicités » de séquestration, d’assassinats et de tentatives d’assassinat terroriste en bande organisée pour les attentats de Paris et de Saint-Denis, qui ont fait 130 morts, a précisé le parquet. Il est également poursuivi pour la fabrication d’explosifs et la détention et le transport d’armes, selon le parquet.

Arrêté en mars 2016 en Belgique, Yassine Atar, 31 ans, est le frère d’Oussama Atar, un vétéran du djihad soupçonné d’avoir piloté les attentats de Paris et Bruxelles depuis la Syrie et qui n’a jamais été interpellé.

Proche des frères El Bakraoui

Yassine Atar est soupçonné d’avoir eu entre les mains la clé d’une planque de la cellule djihadiste dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, où avaient été fabriquées les ceintures explosives utilisées à Paris, selon une autre source proche de l’enquête.

Cette planque est une de celles où s’était réfugié Salah Abdeslam, le seul membre encore vivant des attentats du 13 novembre, durant sa cavale de quatre mois.

Les frères Atar sont des cousins des frères El Bakraoui, qui se sont fait exploser dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, dans une attaque qui a fait 32 morts. Yassine Atar fut arrêté dans la capitale belge cinq jours après.

L’enquête a établi la grande proximité de Yassine Atar, qui clame son innocence, avec Ibrahim El Bakraoui ainsi qu’avec Mohamed Bakkali. Arrêté fin novembre 2015 à Bruxelles, ce dernier est mis en examen et écroué en France depuis fin janvier, pour sa responsabilité dans les attentats du 13 novembre et dans l’attaque avortée du Thalys de 2015, attribués à la même cellule djihadiste.

Dans le volet belge de l’enquête, Yassine Atar fut inculpé en juin 2017 pour « assassinats terroristes » et « participation aux activités d’un groupe terroriste en qualité de dirigeant ».