POINT MEA MAXIMA CULPA. Mardi, à l’heure où blanchit la campagne, Troisième balle écrivait que la rencontre à ne pas rater ce jour-là était le duel des « Héritiers » (pas Fantasio et Zantafio) présomptifs des « Rafa », « Roger », « Djoko » et autres « Andy ». « Pan, sur le bec », admettrait un volatile hebdomadaire. A sa suite, la rédaction de Troisième balle présente ses plus plates excuses aux lecteurs ayant choisi de regarder la rencontre Thiem-ombre de Zverev puis de zapper l’exploit de l’année : la Tché-ki-na-to-mania.

LE MATCH À NE PAS RATER. Ils n’ont pas le même maillot, mais ils ont la même passion. Et ils se ressemblent bougrement aussi. Grands (1,98 m sous la toise), puissants, Juan Martin Del Porto et Marin Cilic partagent également la spécificité d’être les seuls (avec Stan Wawrinka et son short, mais cela briserait notre démonstration) à avoir remporté un titre du Grand Chelem (à l’US Open tous les deux, en 2009 pour l’Argentin, 2014 pour le Croate) au cours du règne des « Quatre fantastiques » (cités plus haut par leur petits noms). Tous deux s’affrontent mercredi 6 juin sur l’ocre du court Suzanne-Lenglen pour une place dans le dernier carré du tournoi parisien.

Leur similarités en matière de jeu, voilà ce qu’en dit le gentil géant croate. « Nous jouons un tennis similaire mais aussi différent à certains égards. Peut-être que je suis plus rapide sur le court mais parfois il sert mieux. Son coup droit est plus régulier, plus fort ». Et de conclure : « de toute façon, le match va être difficile ».

A suivre en direct sur Le Monde.fr

A VOIR AUSSI. Vous avez été frustré par l’absence de duel au sommet entre deux anciennes vainqueures du tournoi (la brune Serena Williams et la blonde Maria Sharapova) ? Nous aussi. Mais rassurez-vous, le (tirage au) sort a bien fait les choses, et au tour d’après, revoilà une belle affiche. Deux anciennes vainqueures (les deux dernières encore en lice) d’ailleurs : Garbine Muguruza et Maria Sharapova.

« L’une comme l’autre ont besoin de dicter l’échange et la défense n’est pas leur point fort, juge Patrick Mouratoglou, entraîneur de Serena Williams et régulièrement consulté par les médias à ce titre. Lorsqu’elles ne sont pas en mesure d’attaquer, elles vont tout faire pour se remettre en position de le faire. » Un beau spectacle en pespective, à condition que la rencontre se déroule (on se méfie, maintenant).

GARDER ÉGALEMENT UN ŒIL SUR. Toutes les autres rencontres, il y en a de moins en moins, et l’histoire a montré mardi qu’il pouvait y avoir des surprises. De là à penser que Schwartzman va l’emporter sur Nadal, il n’y a qu’un pas.

  • LE PAYS A L’HONNEUR DU JOUR

« Argentina, clap, clap, clap ». / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

« Don’t cry for me, Argentina », chantait Julie Covington, protagoniste de la comédie musicale Evita. Foin de larmes ce mercredi, le pays d’Amérique du Sud est à l’honneur, avec un représentant dans chacun des quarts de finale de la journée. De quoi donner envie de déguster « un choripan, ce sandwich à la saucisse de porc avec sa sauce salsa criolla pour relever le tout ». Enfin, ça, c’est ce que préconise la rédaction du Monde Sport dans son guide en vue du Mondial.

  • L’IMAGE DU JOUR

Après s’être fait tatouer le chiffre 13 sur le bras, Marco envisagerait d’inscrire 3:26 sur l’autre. / ERIC FEFERBERG / AFP

Cela faisait dix-neux ans qu’un joueur aussi « mal-classé » ne s’était pas hissé en demi-finale. Et quarante ans que l’Italie attendait ça. Alors quand Marco Cecchinato a remporté la balle de match à l’issue des vingt-deux minutes d’éternité qu’a duré le tie break de la quatrième manche, le Palermitain s’est laissé tomber sur la brique pilée composant l’ocre du court Suzanne-Lenglen. Après Goffin, le Transalpin qui n’avait pas remporté le moindre match en Grand Chelem de sa carrière avant cette édition de Roland-Garros, venait d’accrocher à son tableau un autre sacré papillon : Novak Djokovic.

« J’étais très nerveux, car j’ai eu tellement de possibilités, tellement de balles de match, a raconté le héros du jour dans un anglais mâtinée d’italien. Et à la troisième, je crois, j’aurais pu gagner mais j’ai mal placé ma balle. Quand au retour, j’ai vu que sa balle était dehors, ça a été le plus beau moment de ma vie ! » Désormais assuré de faire partie des trente joueurs mondiaux, et par conséquence d’être tête de série à Wimbledon, Cecchinato a souri de tant de changement dans sa vie. « C’est bien pour mon adversaire à Wimbledon », a expliqué celui qui n’avait inscrit que quatre jeux l’an passé, lors de son seul match au tournoi anglais.

  • LA PHRASE DU JOUR
«Je ne vais plus l’inviter parce qu’à chaque fois qu’il vient, il progresse à toute vitesse. »

Rafael Nadal, à propos de son adversaire du jour en quart de finale, le lutin argentin Diego Schwartzman, venu par deux fois s’entraîner dans son académie à Manacor (Majorque). La dernière, c’était en mai, quelques jours avant Roland-Garros...

  • LA STAT DU JOUR

16. Cela faisait seize ans que l’on attendait un duel de revers à une main en demi-finale de Roland-Garros. Seize ans, c’est l’âge avant lequel il est interdit d’utiliser WhatsApp. C’est aussi la durée qu’il aura fallu pour trouver des successeurs à Albert Costa et Alex Corretja. Profitez de la rencontre entre Cecchinato et Thiem, vous pourriez attendre quelques temps avant de voir à nouveau ces revers vintages de part et d’autres du terrain.

  • LA FIN DE LA « BROMANCE » DE LA SEMAINE

« T’es probablement le seul capable de me faire sourire en ce moment ». C’est par ces mots que s’est achevé l’ultime chapitre de l’histoire d’amour entre « Sasha » Zverev et Jonathan Pinfield, reporter radio à l’accent du Yorkshire à couper au couteau. Blessé et éliminé du tournoi, l’Allemand a quand même pris le temps de tailler le bout de gras avec son « buddy ». Notre confrère-devenu-star-au-pays lui a, de son côté... écrit un poème (à notre grande tristesse, il plaisantait). Même la reine (d’Angleterre, la vraie, celle dont les bibelots-effigie-qui-salue peuplent vos salons) aurait eu vent de son accent et de son inimitable façon de prononcer « Wo-lainde Gaw-rôss ».

  • LE ON NE SAIT TROP QUOI DU JOUR

Ce n’est pas parce qu’on est éliminé de Roland-Garros qu’il faut s’arrêter de profiter de la vie. David Goffin l’a bien compris. Ou alors ceci est un message d’alerte demandant à ce qu’on vienne le chercher. Les deux options se tiennent.

  • L’INSTANT TENDRESSE DU JOUR

Bon, en vérité, Novak Djokovic était en train de se faire masser. Mais voir la façon avec laquelle il s’abandonne dans les bras du kiné donne de l’espoir quant à l’avenir du monde.

Le programme de mercredi 6 juin à Roland-Garros

Premier match des quarts de finale sur chaque court à 14 heures. Les chiffres entre crochets correspondent aux têtes de séries.

  • Court Philippe-Chatrier

Garbiñe Muguruza (Espagne)[3] - Maria Sharapova (Russie)[28]
Rafael Nadal (Espagne)[1] - Diego Schwartzman (Argentine)[11]

  • Court Suzanne-Lenglen

Simona Halep (Roumanie)[1] - Angelique Kerber (Allemagne)[12]
Marin Cilic (Croatie)[3] - Juan Martin Del Potro (Argentine)[5]