Coraux dans l’archipel indonésien de Wakatobi, le 26 juin 2011. / ROD SALM / AFP

C’est au sommet de la Terre, à Rio, en 1992, que fut lancée l’idée d’une journée mondiale de l’océan chaque année. Son objectif est de sensibiliser aux enjeux marins, qui sont multiples et déterminants pour l’avenir de l’humanité.

Le 8 juin, cette journée a pour thème « Nettoyons notre océan ». Les données issues de récentes études faisant, notamment, état d’une gigantesque décharge flottant entre Hawaï et la Californie et s’étendant sur une surface équivalant à trois fois la France, montrent, s’il le fallait, qu’il en a bien besoin.

Une source d’activités importantes et vitales

3 000 milliards

C’est la valeur annuelle en dollars (2 560 milliards d’euros) des activités directement liées à la mer, soit quelque 5 % de la richesse (PIB) mondiale, selon l’ONU.

200 millions

C’est le nombre d’individus sur la planète qui travaillent dans les activités de pêche maritime, selon l’ONU. Environ 97 % des pêcheurs habitent les pays en développement, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

3,5 milliards

C’est le nombre de personnes qui dépendent des océans pour leur subsistance, selon Sea Change, un projet de l’Union européenne, qui cherche à modifier la façon dont les citoyens européens perçoivent leur relation à la mer.

Les risques liés à la surpêche et à la pêche illégale

20 kilogrammes

C’est la consommation moyenne, par an et par habitant, de poisson dans le monde en 2016, selon le Centre d’études stratégiques de la marine, soit le double d’il y a cinquante ans, ce qui met une pression sur certaines espèces.

11 % des 2 800 espèces marines dans les pays d’Océanie sont menacés d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). 31 % des stocks de poisson dans le monde étaient surexploités en 2013, selon la FAO, ce qui ne permettait pas leur renouvellement, contre 10 % en 1974.

Cette photo prise le 26 juillet 2011 montre un ouvrier chinois transportant un requin abattu dans une usine de traitement à Pu Qi (Chine). Cette usine, qui traite environ six cents requins-baleines par an, a été qualifiée de plus grand abattoir au monde pour les espèces menacées. / STR / AFP

20 %-30 %

C’est la part de la pêche dite « INN » (illégale, non autorisée ou non déclarée) au niveau mondial, soit 10 à 20 milliards de dollars. Outre la perte économique, l’impact écologique est élevé car cette pêche ne se préoccupe ni des espèces menacées ni des écosystèmes.

Une surface et une chaîne alimentaire menacées par la pollution

8 millions

Ce sont les tonnes de plastique qui sont répandues chaque année dans les océans — quatre fois plus qu’en 1950 —, selon l’Atlas de l’eau et des océans 2017. Le Monde. La Vie. Le danger, ce sont les microplastiques « généralement définis comme inférieurs à 5 mm de diamètre », souligne l’Unesco dans un rapport.

Selon l’Atlas, 5 000 milliards de particules de plastique flotteraient dans les mers. Or ces plastiques menacent toute la chaîne alimentaire, nuisant à la santé de l’homme et des animaux.

Cinq très grands tourbillons de plastique sont générés par les courants qui circulent dans les océans. Ainsi le Great Pacific Garbage Patch (« grande plaque d’ordures du Pacifique »), couvre 3,4 millions de km2.

Des plastiques flottant dans le vaste tourbillon de déchets de l’océan Pacifique, qui est plus grand que la France, l’Allemagne et l’Espagne réunies. / HANDOUT / AFP

50 %

C’est la surface du Great Pacific Garbage Patch que souhaite nettoyer en cinq ans le projet The Ocean Cleanup. Imaginée par le Néerlandais Boyan Slat, cette initiative, qui devrait être lancée cette année, prévoit une flotte d’une trentaine de petites barrières, attachées à une énorme ancre flottante.

2 milliards de dollars

C’est environ le coût annuel (1,7 milliard d’euros) des algues marines toxiques, selon un rapport de l’Unesco. Elles affectent les écosystèmes et donc les ressources côtières en poissons et mollusques, mais aussi l’homme par les toxines qu’elles produisent. L’activité humaine joue un rôle dans l’essor de ces algues, souligne l’Unesco, par exemple avec la pollution par les nutriments.

Le premier prototype d’Ocean Cleanup, au large de Scheveningen, aux Pays-Bas, en 2016. / REMKO DE WAAL / AFP

Les mers, facteurs de risques liés au réchauffement climatique

3,5 mm

C’est la vitesse de hausse moyenne du niveau de la mer depuis deux décennies. Elle s’est accélérée, selon la plate-forme Océan et Climat, un think tank regroupant plus de soixante-dix organisations.

L’océan est le principal (à 93 %) moyen d’absorption de l’excédent d’énergie résultant des activités humaines polluantes. Son réchauffement provoque une dilatation thermique de l’eau, qui fait monter le niveau des mers, et s’ajoute à la fonte des glaces.

« Certaines estimations suggèrent qu’une hausse moyenne de la mer de l’ordre de 60 cm à 1 m n’est pas à exclure à l’horizon 2100, avec cependant de fortes variations d’une région à une autre », selon Océan et Climat.

600 millions

C’est le nombre de personnes qui habitent le long des littoraux à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. La hausse du niveau de la mer et les dérèglements climatiques mettent en danger les populations de nombreux Etats côtiers, notamment en Asie.