Monseigneur Juan Barros et le pape François, le 17 mai, au vatican. / AP

Le pape François a accepté la démission de trois évêques chiliens dont celle du très controversé monseigneur Juan Barros, à la suite d’un vaste scandale de pédophilie dans le clergé chilien, a annoncé le Vatican lundi 11 uin.

Les 34 évêques chiliens avaient présenté leur démission collective le 18 mai à la suite d’une série de rencontres avec le pape au Vatican, une démarche inédite dans l’histoire récente de l’Eglise catholique.

Les trois évêques concernés sont Juan Barros, soupçonné d’avoir caché les actes de pédophilie du prêtre Fernando Karadima mais qui nie toute responsabilité ; Cristian Caro Cordero, évêque de Puerto Montt ; et Gonzalo Duarte García de Cortazar, évêque de Valparaiso. Le Vatican n’a pas précisé si le pape allait accepter d’autres démissions.

Omerta

Le pape a fait une marche arrière radicale par rapport à son voyage au Chili de janvier, quand il avait défendu avec force Juan Barros. L’opinion publique chilienne avait été scandalisée par l’omniprésence de monseigneur Barros dans les messes célébrées par le pape François.

A la lecture en avril des conclusions de 2 300 pages d’enquête, dont 64 témoignages recueillis au Chili et aux Etats-Unis, le souverain pontife avait reconnu avoir commis de « graves erreurs » d’appréciation et parlé d’un « manque d’informations véridiques et équilibrées ».

Avant de recevoir les évêques, le pape avait aussi accueilli au début de mai au Vatican trois victimes du père Fernando Karadima, reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d’avoir commis des actes de pédophilie dans les années 1980 et 1990. Ils avaient dénoncé devant la presse l’omerta d’une partie de la haute hiérarchie de l’Eglise du Chili.