Rencontre Trump-Kim : des soupçons sur un mini-ventilateur USB distribué aux journalistes
Rencontre Trump-Kim : des soupçons sur un mini-ventilateur USB distribué aux journalistes
En plein sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour, des experts en cybersécurité se sont inquiétés de voir qu’un mini-ventilateur USB avait été offert aux journalistes accrédités.
A l’occasion de la signature d’un accord de dénucléarisation de la Corée du Nord entre Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour, mardi 12 juin, près de 3 000 journalistes présents ont reçu un kit de rafraîchissement. Il faut dire qu’il faisait une chaleur étouffante. Le thermomètre indiquait 30 °C lors de cette poignée de main historique. Parmi les quelques cadeaux pris en photo par la journaliste de CNN, Amanda Drury : un éventail orné de la tête de Kim Jong-un, une bouteille d’eau à l’effigie des deux dirigeants et un mini-ventilateur USB.
Media goody bag: Mini USB fan, hand-held fan with #TrumpKim on either side to blow around all the hot air.... and a… https://t.co/cgjIAKE1qa
— MandyCNBC (@Amanda Drury)
C’est ce dernier cadeau qui a immédiatement inquiété le journaliste du Washington Post trois fois couronné du prix Pulitzer, Barton Gellman. Le journaliste, à l’origine des révélations sur la surveillance de masse de la NSA, l’agence de renseignement américaine, s’est empressé de tweeter : « Ne le branchez pas. Ne le gardez pas. Jetez-le dans une poubelle publique ou envoyez-le à un chercheur en sécurité. »
So, um, summit journalists. Do not plug this in. Do not keep it. Drop it in a public trash can or send it to your f… https://t.co/oHXv9fBIP8
— bartongellman (@Barton Gellman)
Avant de préciser deux heures plus tard : « Peut-être que ce ventilateur n’est qu’un ventilateur. C’est un mauvais calcul, cela dit. Je devrais sans doute ajouter : si vous l’avez branché, vous êtes humain. Les auteurs de logiciels malveillants abusent de l’instinct de confiance. Jusqu’à ce que quelqu’un de compétent jette un coup d’œil, je vous recommande d’éteindre votre machine si vous le pouvez et de changer les mots de passe avec un appareil propre. »
Maybe the fan is just a fan. Bad bet, though. I should probably add: if you did plug it in you’re human. Malware au… https://t.co/yOaJGAfHi7
— bartongellman (@Barton Gellman)
Comme le raconte Numerama, de nombreux journalistes ont hésité à se servir de l’objet. Ils craignaient qu’un logiciel malveillant américain ou nord-coréen soit caché dans la mini-prise USB pour pirater les smartphones des journalistes présents.
Journalists at #TrumpKimSummit got this USB fan.
PLEASE PLEASE please don’t plug it into a computer. Have an info… https://t.co/Mozt5GxiFZ
— cfarivar (@Cyrus Farivar)
RE-UPPING FOR THE MORNING CROWD IN SINGAPORE.
DON’T PLUG THE FAN INTO YOUR COMPUTER UNLESS YOU WOULD LIKE TO EXPER… https://t.co/TbjNFsJie9
— jeremybowers (@Jeremy Bowers)
Aucun élément, à cette heure, ne permet de confirmer le bien-fondé de cette inquiétude. Mais comme le rappelle BFM-TV, ce n’est pas la première fois que cette technique est utilisée pour soutirer des informations à des fins d’espionnage. Lors du G20 de Saint-Pétersbourg en Russie en 2013, des clés USB distribuées à des délégations auraient été infectées.
Ces tentatives de piratage industriel ou de contre-espionnage se fondent sur un comportement que nous avons lorsque nous trouvons une clé USB dans un lieu public : la brancher pour identifier son propriétaire. Le HuffPost cite une étude menée en 2016 dans une université américaine par le spécialiste des questions de sécurité numérique de Google, Elie Burztein : 297 clés USB infectées par un virus avaient été abandonnées sur le campus pour cette expérience ; six minutes plus tard, la première était déjà branchée.