Assurance-chômage : l’Unédic table sur un quasi-retour à l’équilibre en 2019
Assurance-chômage : l’Unédic table sur un quasi-retour à l’équilibre en 2019
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Selon le gestionnaire de l’assurance-chômage, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi diminuerait de 128 000 personnes en 2018 dans toute la France.
L’assurance-chômage, en déficit depuis 2009, sera « quasiment à l’équilibre » en 2019, puis engrangera des excédents dès 2020, essentiellement grâce à la baisse du chômage, selon des prévisions de l’Unédic publiées mercredi 13 juin, qui ne tiennent toutefois pas compte de la réforme en cours du régime.
Selon le gestionnaire de l’assurance-chômage, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A (sans activité) à Pôle emploi diminuerait de 128 000 personnes en 2018 dans toute la France, puis de 104 000 en 2019, de 125 000 en 2020 et de 116 000 en 2021. Les chiffres de Pôle emploi passeraient ainsi de 3,72 millions de chômeurs fin 2017 à 3,25 millions fin 2021. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), mesuré par l’Insee, reculerait, quant à lui, à 7,7 % de la population active fin 2021, contre 9,2 % aujourd’hui.
Les projections de l’Unédic se fondent sur une prévision de croissance de 1,9 % en 2018, de 1,8 % en 2019 puis 1,6 % en 2020 et 2021. Pour 2018, la prévision est comparable à celles du gouvernement (2 %) et de l’OCDE (1,9 %).
Conséquence de la baisse du chômage : le déficit de l’assurance-chômage, qui s’élevait à 3,4 milliards d’euros en 2017, est attendu à 1,4 milliard d’euros cette année et à 89 millions l’année prochaine. Le régime générerait 1,6 milliard d’excédents en 2020, puis 3,6 milliards en 2021. La dette cumulée du régime culminerait à 35 milliards d’euros fin 2019, avant d’entamer une décrue.
Retombées de la dernière convention d’assurance-chômage
« Sur le moyen terme, un désendettement quasi-total est possible », sous réserve notamment que la phase de croissance de l’économie soit « suffisamment longue et conséquente », estime l’Unédic.
Selon l’organisme, le redressement de ses comptes n’est pas seulement dû au « dynamisme de l’économie » mais également aux décisions prises par les partenaires sociaux dans le cadre de la dernière convention d’assurance-chômage, conclue en avril 2017 et entrée en vigueur en octobre. Ces nouvelles règles vont permettre, selon l’Unédic, une économie « d’environ 2,7 milliards d’euros » d’ici à fin 2021.
Les prévisions ne tiennent toutefois pas compte de la future indemnisation des salariés qui démissionnent en vue d’une reconversion et des indépendants qui se retrouvent sans activité dans le cadre d’une liquidation ou d’un redressement judiciaire. Ces mesures pourraient générer « un surcoût de 280 à 570 millions d’euros en régime de croisière », selon l’Unédic.
Mais à l’inverse, la révision des règles européennes sur l’indemnisation des travailleurs transfrontaliers notamment, en cours de discussion, générerait « des économies de 580 à 640 millions d’euros par an ».