Quatre constellations dans la Nuit blanche 2018
Quatre constellations dans la Nuit blanche 2018
Par Sylvie Kerviel
Le directeur artistique de la 17e édition, qui aura lieu le 6 octobre, l’a concentrée sur quatre quartiers de Paris.
L’affiche de l’édition 2018 de la Nuit blanche parisienne, qui se déroulera le 6 octobre. / MAIRIE DE PARIS
Ne dites plus « parcours », dites « constellation ». Pour son édition 2018, la Nuit blanche, qui aura lieu samedi 6 octobre à Paris, adopte un nouveau vocabulaire. Son directeur artistique, Gaël Charbeau, 42 ans, critique d’art et commissaire d’exposition, a filé la métaphore stellaire pour présenter, mercredi 13 juin, les grands axes de la manifestation dont le budget a été maintenu à 1,2 million d’euros (hors mécénat).
Les quatre « constellations » où seront concentrées les créations artistiques sélectionnées pour cette dix-septième édition concerneront quatre quartiers de la capitale, les Invalides, l’île Saint-Louis, le parc de La Villette et la Porte dorée. Pas de thématique particulière comme fil conducteur mais une volonté de faire émerger de jeunes créateurs en début de carrière, dont la plupart ne sont pas encore présentés dans des galeries. « Peut-être de futures stars », avance Gaël Charbeau. Parallèlement à cette sélection « officielle », d’autres propositions dites « satellites » émailleront les autres quartiers parisiens et les communes franciliennes comme le « off » complète de manière moins formelle le « in » d’Avignon, a précisé Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris en charge de la culture.
La constellation de l’île Saint-Louis promènera les visiteurs du collège des Bernardins aux nouveaux jardins des Halles en passant par l’Hôtel de ville et la Bibliothèque Forney. L’île sera pour l’occasion « coupée du monde » – c’est-à-dire interdite à la circulation. Seules quelques créations qui jalonneront la déambulation nocturne ont été révélées par le directeur artistique, notamment celle proposée par Abdelkader Benchamma dans la nef du collège des Bernardins. L’artiste y présentera Echo des connaissances du monde, une fresque sur laquelle le public pourra marcher et qui restera visible un mois et demi après la Nuit blanche. « Plusieurs projets vont être prolongés afin de permettre à ceux qui ne peuvent participer à la manifestation de découvrir les œuvres », précise Bruno Julliard.
Un geyser d’eau et d’argile
Aux Invalides, un parcours d’un kilomètre, interdit à la circulation et conduisant jusqu’au bas des Champs-Elysées, sera balisé par une signalétique dorée et investi par le collectif du studio UYO 77. Les architectes et urbanistes Nicolas Dahan et Maurice Pefura reproduiront, dans le paysage parisien, le Super kilomètre développé en mai à la Biennale de Dakar et qui consiste à présenter, sur 1 km de long, toutes sortes d’activités culturelles, gastronomiques ou sportives en lien avec le secteur traversé. Les visiteurs seront aussi invités à descendre quelques mètres sous terre pour découvrir, dans les sous-sols de l’esplanade, la création de Félicie d’Estienne d’Orves, Sun, une installation visuelle et sonore mettant en jeu des faisceaux de lumière censée traduire la course du soleil.
A La Villette, où tous les espaces seront ouverts pour la Nuit blanche et où un accueil spécifique sera proposé aux familles avec enfants, la surprise devrait venir du bassin circulaire de la Cité des sciences et de l’industrie : Fabien Léaustic a imaginé un geyser d’eau et d’argile rouge dont la masse boueuse jaillira en rythme syncopé. Avis à ceux qui voudront s’en approcher : prévoir une tenue adaptée !
Enfin Porte dorée, le parcours mènera les visiteurs du lycée Elisa Lemonnier, où le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing présentera School of Moon, spectacle mettant en scène des enfants et des robots, jusqu’au parc zoologique , dont le fameux rocher en béton armé, haut de 65 m, sera l’objet d’une installation artistique encore tenue secrète. Comment les babouins et girafes vont-ils vivre l’événement ? « Le vétérinaire que nous avons consulté nous a affirmé que la nuit, ils dorment », assure Bruno Julliard. Pas de nuit blanche pour les animaux.
Sur le Web : www.paris.fr/nuitblanche