Le patron de Renault affirme que le groupe automobile restera en Iran
Le patron de Renault affirme que le groupe automobile restera en Iran
Le Monde.fr avec AFP
Washington s’est retiré de l’accord nucléaire iranien et a décidé de rétablir ses sanctions vis-à-vis de Téhéran, ainsi que de toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique, leur donnant de 90 à 180 jours pour se retirer du pays.
Malgré le rétablissement par les Etats-Unis de sanctions visant Téhéran, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, affirme que le groupe restera en Iran. « On n’abandonnera pas. Même si nous devons réduire la voilure très fortement (…) parce que nous sommes persuadés que (…), à un moment, ce marché rouvrira, et le fait d’être resté en Iran nous donnera certainement un avantage », a déclaré M. Ghosn devant les actionnaires, réunis en assemblée générale à Paris.
« L’Iran ne restera pas au ban des Etats. Cela prendra peut-être deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, ce n’est pas grave, à l’échelle de Renault, ce n’est rien », a martelé M. Ghosn.
Toutefois, a ajouté le PDG, « nous n’allons pas faire ça au détriment des intérêts de Renault, nous veillerons bien à ce que notre présence en Iran ne provoque pas des mesures de rétorsion directes ou indirectes de la part des autorités américaines ». Pour ce faire, une équipe « est en train de travailler sur le dossier », « en contact direct avec l’administration américaine pour savoir ce qui peut être fait et ce qui ne peut pas être fait », a-t-il souligné.
Renault est bien implanté en Iran, avec plus de 160 000 véhicules vendus l’an dernier, soit son huitième marché, derrière le Brésil mais devant le Royaume-Uni. Le groupe a vendu au total 3,76 millions de véhicules dans le monde.
Or, le groupe au losange détient 43 % du Nissan, très présent aux Etats-Unis où le constructeur japonais a écoulé 1,6 million de véhicules en 2017, soit près de 10 % du marché américain.
Son concurrent PSA (marques Peugeot, Citroën…), qui a vendu 444 600 véhicules en Iran l’an passé, a, quant à lui, déjà annoncé qu’il se préparait à un retrait du pays afin de respecter les sanctions imposées par les Etats-Unis. En 2012, lors du renforcement de sanctions américaines, Renault était resté en Iran, contrairement à PSA.
Washington a annoncé début mai son retrait de l’accord nucléaire iranien et décidé de rétablir ses sanctions vis-à-vis de Téhéran ainsi que de toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique, leur donnant de 90 à 180 jours pour se retirer du pays.