La déforestation s’accélère en Colombie
La déforestation s’accélère en Colombie
L’augmentation des activités humaines dans des zones auparavant vierges est en partie responsable de la disparition de 2 200 km2 de forêts en un an.
Défrichement en Amazonie colombienne. / MATT ZIMMERMAN / CC BY 2.0
La déforestation en Colombie s’est accrue de 23 % en 2017 par rapport à 2016, le pays ayant perdu en un an 2 200 km2 de forêts, soit quasiment la superficie du Luxembourg, selon un rapport publié vendredi 15 juin par les autorités locales.
Le phénomène est surtout marqué dans la partie amazonienne du pays, qui concentre 65 % des coupes, et où la déforestation a doublé en un an, selon l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales (Ideam). « Si dans d’autres régions (dans le centre et sur la côte Pacifique) nous sommes parvenus à stabiliser voire enrayer la déforestation, en Amazonie nous avons eu une hausse très forte », a déploré devant la presse le ministre de l’Environnement, Luis Gilberto Murillo.
Activité humaine et guérilla
La Colombie est, après le Brésil, le second pays de la planète en termes de biodiversité. Ses forêts, qui couvrent 52 % du territoire national, abritent 10 % des espèces animales connues dans le monde.
L’élevage intensif, la construction d’infrastructures de transports, l’exploitation du bois, les mines et cultures illégales comptent parmi les causes du phénomène, selon le rapport de l’Ideam.
Pour Rodrigo Botero, directeur de la Fondation pour la Conservation et le développement durable, la déforestation est imputable à l’augmentation des activités humaines dans des zones auparavant vierges. Ce que montrent les chiffres de l’Ideam : les trois quarts des arbres abattus en Amazonie l’ont été près d’une route, et un quart près d’une rivière.
La présence de groupes armés illégaux, qui se disputent le territoire depuis que l’ancienne guérilla des Farc a conclu la paix avec les autorités en novembre 2016, met également en danger la forêt. A l’inverse, les coupes forestières diminuent là où sont présentes des « communautés indigènes et noires », selon le ministre Murillo.