Il y a quatre jours, une pétition a été lancée sur Change.org pour demander le « maintien du service public Autolib’ », signée par plus de 21 000 personnes jeudi matin. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Bientôt la fin d’Autolib’ ? Jeudi 21 juin, le Syndicat mixte Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) a voté la résiliation du contrat avec Bolloré, une décision qui devrait entraîner la fin de ce service de libre partage, lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë et qui devait courir jusqu’en 2023.

Pourtant, sur le papier, Autolib’ a tout pour séduire : Nicolas Hulot, le ministre de l’environnement, estimait, jeudi matin sur Franceinfo, que la fin de ce service était « dommage parce que ça ne va pas dans le sens de l’histoire », qui est de « mettre des véhicules à disposition pour tout le monde ». Il y a quatre jours, une pétition a été lancée sur Change.org pour demander le « maintien du service public Autolib’ », signée par plus de 21 000 personnes jeudi soir.

  • 154 000 abonnés et 5,76 millions de trajets

En 2016, avec 5,76 millions de trajets effectués selon le bilan annuel 2016 d’Autolib’ Métropole (le plus récent disponible), le service s’est développé essentiellement en banlieue : cette année-là, sur les 52 stations créées, 40 l’ont été en proche couronne. Le département des Hauts-de-Seine est celui qui compte le plus de communes adhérentes (36) devant la Seine-Saint-Denis (22), le Val-de-Marne (20), les Yvelines (11), l’Essonne (4), le Val-d’Oise (4) et Paris (1).

Le périmètre d’Autolib’ couvre ainsi 665 km² (soit l’équivalent de la surface de Paris et de ses départements limitrophes) ce qui représente un bassin de 3,7 millions d’emplois. En 2016, près de 5 % des Parisiens en âge de conduire étaient abonnés à Autolib’, mais c’est dans les Yvelines que le nombre d’utilisateurs a le plus augmenté (+ 115 %), suivi du Val-d’Oise (+ 74 %).

Fin mai 2018, le service compte 154 819 abonnés, dont 101 708 abonnés « longue durée » (avec un abonnement payant, mais une utilisation à la minute moins onéreuse) et 53 111 abonnés « prêts à rouler » (abonnement gratuit mais location à la minute plus élevée).

Le service séduit principalement des utilisateurs jeunes, l’âge moyen des abonnés étant de 38 ans et concernant de plus en plus de femmes ; elles sont passées de 36 % des utilisateurs en 2014 à 37 % en 2015 puis 38 % en 2016.

  • Quatre pics d’utilisation dans la journée

Le service connaît quatre pics d’utilisation par jour. Le premier, entre 7 et 10 heures, s’observe principalement en semaine pour des trajets vers la proche couronne (et dans l’autre sens le samedi). Le second, entre midi et 13 heures, est accentué durant le week-end, et tout particulièrement le dimanche.

Le pic le plus important se situe entre 17 heures et 20 heures avant un regain d’activité aux alentours de minuit. Cela est d’autant plus vrai les vendredis et samedis soir, en particulier pour les trajets de Paris vers la proche couronne.

Le service cesse graduellement d’être « parisien » : les trajets Paris-Paris ne représentaient plus que 49,3 % du total, les trajets Paris-banlieue et banlieue-Paris représentaient 36,2 % et les trajets de banlieue à banlieue 14,4 %.

  • 2 h 43 min de location par jour par véhicule

Dans son rapport d’activité consacré à l’année 2016, Autolib’ Métropole expliquait que 3 952 Autolib’ étaient en service (+ 254 unités). Chaque Autolib’ totalise en moyenne 37 abonnés, 4,5 locations par jour pour une durée totale de 2 h 43 min, et passe quarante et un jours de l’année en maintenance. La flotte de véhicules s’est accrue de 254 unités en 2016 contre 853 unités en 2015.

Le taux d’indisponibilité des véhicules, supérieur à 10 % dans la première moitié de l’année 2016, s’est réduit pour atteindre 8,7 % en décembre 2016.

  • Une station Autolib’ : 350 jours de service par an

En 2016, il y avait au total 1 086 stations d’Autolib’, espacées en moyenne de 371 mètres ; chacune contient de 4 à 7 places et voit 14 voitures partir en location chaque semaine, contre 17 le week-end. Si le nombre de places par véhicule a baissé au fil de l’année 2016 (passant de de 1,78 en janvier à 1,69 en décembre), le nombre de véhicules par station a lui logiquement augmenté, et est passé de 3,15 en janvier à 3,32 en décembre 2016.