Environ 700 000 musulmans rohingya ont fui depuis août 2017 l’ouest de la Birmanie sous la pression d’opérations militaires et ont trouvé refuge au Bangladesh. / FRED DUFOUR / AFP

L’Union européenne (UE) et le Canada ont annoncé, lundi 25 juin, des sanctions visant sept hauts responsables birmans chargés de la sécurité, responsables à leurs yeux de graves violations des droits de l’homme contre les musulmans rohingya au second semestre 2017. Il s’agit de cinq généraux de l’armée et de deux hauts gradés de la police de sécurité et de la police des frontières, selon les identités publiées au Journal officiel de l’UE.

Ces sanctions consistent en un gel de leurs éventuels avoirs dans l’UE, doublé d’une interdiction de séjour sur le territoire de l’Union, a précisé le Conseil de l’UE, instance représentant les 28 Etats membres. La décision a été adoptée, lundi, par les 28 ministres des affaires étrangères de l’UE, réunis à Luxembourg.

Les violations des droits de l’homme commises au second semestre 2017 dans l’Etat birman de Rakhine (ouest) incluent « des assassinats, violences sexuelles et l’incendie volontaire systématique de maisons et bâtiments des Rohingya », souligne le communiqué de l’Union. En coordination avec l’UE, le Canada a annoncé des sanctions similaires visant les mêmes responsables.

« Un nettoyage ethnique »

« Le Canada et la communauté internationale ne peuvent pas garder le silence. Il s’agit bel et bien d’un nettoyage ethnique. Ce sont des crimes contre l’humanité », a souligné la ministre des affaires étrangères, Chrystia Freeland, dans un communiqué.

Ces sanctions sont ordonnées peu après l’appel lancé par l’émissaire de l’ONU pour la Birmanie afin que les auteurs de violences contre la minorité rohingya rendent des comptes. Cette diplomate suisse, Christine Schraner Burgener, a lancé cet appel jeudi dernier après sa première visite dans le pays.

Environ 700 000 musulmans rohingya ont fui, depuis août 2017, l’ouest de la Birmanie sous la pression d’opérations militaires et ont trouvé refuge au Bangladesh.

La Birmanie a justifié son offensive militaire dans l’ouest par la nécessité de neutraliser des éléments extrémistes. L’ONU a condamné un « nettoyage ethnique » et a réclamé la fin des opérations militaires, un accès sans entrave pour une aide humanitaire et le retour des Rohingya dans leur région d’origine.

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