Le président Trump a récemment menacé de taxer directement les voitures importées aux Etats-Unis. / Fabian Bimmer / REUTERS

En cas de nouvelles taxes douanières des Etats-Unis sur les produits européens, les pays de l’Union répondront. C’est ce qu’a assuré le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, lundi 26 juin. Ces déclarations du patron de Bercy interviennent après l’entrée en vigueur, vendredi, de droits de douane additionnels en Europe sur des dizaines de produits américains, comme les jeans, le bourbon ou les motos.

Ces mesures intervenaient en riposte des taxes de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium imposées par l’administration Trump à la plupart des pays du monde, dont certains de ses alliés. « Quand les Etats-Unis ont décidé de nous frapper avec des augmentations de tarifs, l’Europe a répondu d’une voix unie », a fait valoir M. Le Maire à des journalistes de la presse étrangère à Paris.

« Et si les Etats-Unis nous frappent à nouveau avec une augmentation de 20 % des tarifs sur les automobiles, nous répondrons à nouveau. Nous ne voulons pas d’escalade, mais c’est nous qui sommes attaqués. »

Donald Trump a récemment menacé de taxer directement les voitures importées aux Etats-Unis – ce qui porterait tout particulièrement préjudice aux constructeurs allemands. Les mesures imposées vendredi par l’UE semblent, elles, toucher des produits provenant surtout d’Etats républicains des Etats-Unis.

« Nous essayons de faire revenir le président Trump sur sa décision. Donc il est légitime que nous employons les moyens qui sont à notre disposition, pour faire comprendre à Monsieur Trump que nous n’acceptons pas ses décisions », a détaillé le ministre français sur ce point.

« Un géant inachevé »

M. Le Maire a par ailleurs fait état de la volonté de la France d’enregistrer des progrès sur le projet franco-allemand d’un budget de la zone euro lors du sommet de l’UE, qui se tiendra vendredi à Bruxelles. Cette idée phare du président Macron, à laquelle la chancelière allemande Angela Merkel a récemment apporté son soutien, ne fait pas l’unanimité parmi les Vingt-Sept. « Il est parfaitement légitime qu’un certain nombre d’Etats manifestent leurs inquiétudes, leur besoin de clarifications, c’est normal », a admis le ministre français.

« Si les autres pays de la zone euro veulent proposer une troisième idée, ils sont les bienvenus – la seule chose que nous n’accepterons pas, avec le président de la République, c’est le statu quo. »

« L’Union monétaire ne peut pas rester un géant inachevé. Il faut aller au bout de la transformation, a-t-il ajouté. Nous ne visons pas un accord jeudi et vendredi sur les propositions franco-allemandes (…) ce que nous voulons c’est qu’on définisse un processus de discussion, et de négociations entre nous. »